L'abattoir de XL Foods, à l'origine du plus important rappel de viande de l'histoire du Canada, reprend en partie ses activités.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a annoncé hier que l'entreprise peut recommencer à transformer des carcasses de boeuf, hier. Mais cette production restera limitée et strictement encadrée par ses inspecteurs.

La vice-présidente sciences de l'ACIA, Martine Dubuc, affirme que XL Foods a adopté une série de mesures destinées à corriger les «irrégularités» qui ont été décelées dans l'abattoir de Brooks, en Alberta. Des inspecteurs y ont constaté plusieurs «lacunes» notamment en matière de salubrité, d'entretien et d'assainissement. En outre, le lavage des carcasses était déficient.

Cette situation a mené à l'éclosion de la bactérie E. coli 0157: H7 qui a forcé le rappel de 1800 produits dans tout le pays. Douze personnes ont été incommodées par la maladie, dont trois au Québec, mais personne n'en est mort.

«Bien que le plan semble complet et adéquat en théorie, nous devons en confirmer la mise en oeuvre et l'efficacité en action», a affirmé Mme Dubuc, hier.

Deux inspecteurs supplémentaires seront chargés de contre-vérifier le plan d'action de l'entreprise. L'agence fédérale va mener des analyses à différentes étapes de la production pour s'assurer que les mesures sont adéquatement mises en place. Ce n'est que si XL Foods réussit cet examen que l'ACIA recommandera au ministre de lui permettre de reprendre sa production.

L'ACIA a dit ne pas savoir quand XL Foods est susceptible d'obtenir un feu vert pour fonctionner à plein régime.

Plus de 5000 carcasses de boeuf se trouvent déjà à l'usine. Elles pourront être transformées, mais la viande produite restera détenue par l'ACIA jusqu'à ce qu'elle se déclare entièrement satisfaite des mesures correctives.

Des excuses

Muet depuis le début de la crise, il y a un mois, le grand patron de XL Foods s'est excusé sans équivoque pour la crise que son entreprise a provoquée, hier. Brian Nilsson, qui dirige la société avec son frère Lee, a affirmé à la chaîne Postmedia News qu'il est prêt à investir ce qu'il faut pour s'assurer que les failles de sécurité alimentaire ne se produisent plus jamais dans son établissement.

En matinée, l'ACIA a annoncé le rappel de nouveaux produits de boeuf, vendus au Québec et au Nouveau-Brunswick, et qui peuvent être contaminés par la bactérie E. coli.

Il s'agit notamment du boeuf salé vendu du 11 septembre jusqu'à hier, à l'Entrepôt de viandes de Saint-Léonard.

«Les produits touchés sont associés aux mêmes dates de production des 24, 27, 28, 29 août et du 5 septembre 2012 que le boeuf haché ayant déjà fait l'objet d'un rappel, précise l'ACIA. Le retraçage des produits de XL jusqu'aux distributeurs secondaires et tertiaires, aux fabricants et aux détaillants pourrait mener à un grand nombre de produits touchés portant divers codes et dates.»