Fermer l'usine XL Foods, en Alberta, en raison d'une contamination par la bactérie E. coli, «ça s'est rarement vu au Canada», a dit hier Sylvain Charlebois, spécialiste en sécurité alimentaire à l'Université de Guelph, en Ontario. «C'est une mesure extrêmement dramatique.»

Ce blâme s'explique par le manque de transparence de XL Foods, qui a tardé à remettre ses résultats d'analyse à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), selon l'expert.

«La relation entre l'industrie et l'Agence est dysfonctionnelle», a-t-il estimé. Cette dernière manque généralement de pouvoirs contraignants.

Faut-il plus d'inspecteurs?

Aurait-il fallu plus d'inspecteurs sur place (il y en avait 40, dit Ottawa) pour éviter cette crise? «Le problème, ce n'est pas leur nombre, a répondu M. Charlebois. C'est qu'on ne sait pas ce qu'ils testent, ce qu'ils surveillent, quelle est leur formation. L'inspection manque d'harmonisation.»

Ottawa a néanmoins «répondu à la menace de façon adéquate», d'après lui. En 2008, il avait fallu deux mois avant de réagir à la tragique éclosion de listériose chez Maple Leaf, a-t-il rappelé. Vingt-deux personnes en étaient mortes, alors qu'aucune mort n'a été liée à l'E. coli chez XL Foods.