Après le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), au tour du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) de lancer une vaste campagne de financement. Devancée par son équivalent anglophone, la direction de l'hôpital francophone est persuadée de rattraper le retard accumulé.

Actuellement en construction tout près de l'actuel hôpital Saint-Luc, au centre-ville, l'établissement devrait accueillir ses premiers patients en 2016, en plus d'ouvrir dès l'année prochaine un centre universitaire de recherche et d'enseignement.



La direction du CHUM, en présence de plusieurs dirigeants issus de la communauté des affaires de Montréal, a dévoilé ce matin le volet public de sa campagne de financement, intitulée Donnons-nous le meilleur de la santé. La moitié des 300 millions de dollars visés sont déjà amassés.

Mais le CUSM, dont la campagne de financement a été lancée en 2005 pour aider au réaménagement de son centre hospitalier, n'a plus que 31 millions à récolter, a appris La Presse.

Le bassin de donateurs est-il assez large pour entamer une nouvelle collecte de fonds? Le président et directeur général de la Fondation du CHUM, Ékram Antoine Rabbat, se fait rassurant: «On n'est pas du tout en retard. Ils (le CUSM) ont été plus vite que nous dans le milieu, mais on a le milieu des affaires derrière nous et on va rattraper ça rapidement. C'est une question d'un ou deux ans et on sera au même point qu'eux.»

L'indécision des gouvernements précédents quant à l'emplacement du CHUM expliquerait en partie pourquoi la campagne de financement de l'hôpital traîne la patte.

«Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais le soir des élections, j'ai eu des sueurs froides. Les dernières années, chaque fois que le gouvernement a changé, l'hôpital a déménagé, a lancé à la blague l'humoriste et le porte-parole de la Fondation du CHUM, Yvon Deschamps. Là, je trouve que le centre de recherche déjà monté, c'est difficile à déménager!»

«Ç'a été un facteur, mais ce n'est pas le plus important», a simplement commenté M. Rabbat.

Les dons recueillis durant la campagne Donnons-nous le meilleur de la santé seront principalement consacrés aux soins et à l'achat d'équipements de pointe.

Le CHUM compte aussi utiliser l'argent pour faciliter le recrutement de jeunes chercheurs en neurochirurgie, en néphrologie et en transplantation.