Les Québécois et les Ontariens attendent moins longtemps que tous les autres Canadiens avant de subir une intervention chirurgicale prioritaire ou des traitements de radiothérapie, révèle le bulletin annuel de l'Alliance sur les temps d'attente du Canada (ATA), rendu public hier.

La Belle Province se classe au deuxième rang avec la note de A dans trois des quatre interventions évaluées, tandis que l'Ontario enregistre un score parfait. L'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse sont les provinces qui enregistrent les pires résultats avec des notes de C, D et F.

L'ATA a comparé les temps d'attente de toutes les provinces pour les opérations de la hanche, du genou, de la cataracte et les traitements de radiothérapie durant les mois d'avril et de mai 2012.

Le choix de ces soins ne relève pas du hasard. En 2004, les provinces se sont engagées, en échange d'un transfert de péréquation du gouvernement fédéral, à réduire considérablement les temps d'attente dans cinq secteurs, dont les soins contre le cancer, les remplacements d'articulations et les soins de la restauration de la vision.

Après une amélioration constante depuis 2007, l'ATA constate qu'en 2012, les temps d'attente ont légèrement augmenté dans l'ensemble du pays. Les notes du Québec n'ont cependant pas changé de façon significative depuis l'an dernier.

«Il est intéressant de constater qu'à la suite des repères qui ont été fixés, le Québec a fait des efforts pour répondre aux objectifs. Je pense que les cibles ont stimulé les établissements de santé», a expliqué la porte-parole de l'ATA qui pratique aussi comme psychiatre à l'Institut en santé mentale Douglas, la Dre Suzanne Renaud. «Or, il est important de préciser que les cibles fixées par les gouvernements ne sont pas nécessairement les mêmes que celles des médecins. Par exemple, le repère en radiologie est de quatre semaines, alors que je peux vous assurer que bien des médecins voudraient que leurs patients soient traités en moins de deux semaines», illustre-t-elle. Elle ajoute aussi que les données du Québec ne sont pas complètes comparativement aux autres provinces, qui fournissent des statistiques comparables pour les temps d'attente avant un pontage coronarien. La Dre Renaud affirme par ailleurs que des données sur l'anesthésie ou pour les soins psychiatriques, pour ne nommer que ceux-là, permettraient de brosser un portait plus juste de la performance du système de santé.

L'ATA regroupe une quinzaine d'organisations médicales canadiennes, dont l'Association médicale canadienne, l'Association canadienne de radio-oncologie, l'Association canadienne des médecins d'urgence, l'Association canadienne des radiologistes, l'Association des psychiatres du Canada et l'Association canadienne d'orthopédie. Elle publie un bulletin depuis 2007.

Dans le cadre de cet exercice, elle a attribué une note de B au site web du ministère de la Santé du Québec, qui détaille les différents temps d'attente. L'ATA affirme qu'il pourrait être plus complet et convivial.

Le Québec parmi les bons élèves

QUÉBEC

Arthroplastie de la hanche: A

Arthroplastie du genou: B

Radiothérapie: A

Chirurgie de la cataracte: A

ONTARIO

Arthroplastie de la hanche: A

Arthroplastie du genou: A

Radiothérapie: A

Chirurgie de la cataracte: A



MANITOBA

Arthroplastie de la hanche: D

Arthroplastie du genou: D

Radiothérapie: A

Chirurgie de la cataracte: D

NOUVELLE-ÉCOSSE

Arthroplastie de la hanche: D

Arthroplastie du genou: F

Radiothérapie: A

Chirurgie de la cataracte: C

Légende:


A : de 80% à 100% de la population traitée en deçà des cibles du gouvernement

B : de 70 à 79% de la population traitée en deçà des cibles du gouvernement

C : de 60 à 69% de la population traitée en deçà des cibles du gouvernement

D: de 50 à 59% de la population traitée en deçà des cibles du gouvernement

F : Moins de 50% de la population traitée en deçà des cibles du gouvernement

Cibles:

Arthroplastie de la hanche: 26 semaines

Arthroplastie du genou: 26 semaines

Radiothérapie: 4 semaines

Chirurgie de la cataracte: 16 semaines