L'été s'annonce difficile au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), où un nombre record de lits sera fermé ou indisponible faute de pouvoir transférer des patients ailleurs dans le système de santé, prévient le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) de l'hôpital.

Cette situation «met la population en danger», déplore le chef des médecins du CHUM, Paul Perrotte, qui conseille vivement au ministre de la Santé, Yves Bolduc, d'ouvrir rapidement 100 lits dans des ressources intermédiaires pour y déplacer des patients.

Les trois hôpitaux du CHUM (Saint-Luc, Notre-Dame, Hôtel-Dieu) comptent au total 975 lits. Comme c'est le cas dans tous les établissements de santé, des lits sont fermés durant la période estivale pour permettre au personnel soignant de prendre des vacances. À compter du 15 juin, 122 lits seront fermés pour les vacances, dont une trentaine en raison du manque d'infirmières de dernière année en raison de la crise étudiante. À cela s'ajoutent 115 lits qui étaient «bloqués» en date d'hier par des patients qui n'ont plus besoin de soins «actifs» à l'hôpital, mais qui doivent tout de même être transférés vers une ressource intermédiaire, où sont prodigués des soins de convalescence, de réadaptation ou des soins palliatifs ou de longue durée. Au total, c'est donc 237 lits qui seront fermés ou non utilisables jusqu'en septembre, un record selon le CMDP.

Le CMDP du CHUM a donc décidé de publier chaque jour sur l'internet un tableau de bord pour chiffrer les conséquences du nombre de lits fermés. Il indiquera notamment combien d'interventions chirurgicales ont dû être reportées et combien de patients en fin de soins attendent pour être transférés dans des ressources intermédiaires. Le CMDP demande aussi au ministre Yves Bolduc de conférer au CHUM le pouvoir de gérer son propre parc de ressources intermédiaires.

Le 18 mai dernier, le CMDP a envoyé au ministre Bolduc une lettre décriant le manque de lits, laquelle est restée sans réponse, selon le Dr Perrotte.