Nicole Désilets a aujourd'hui une cicatrice qui couvre une bonne partie de son dos, mais elle s'en fiche. Elle est vivante. Sans les soins de son médecin de village, elle n'est pas certaine qu'elle serait là aujourd'hui pour raconter son histoire et prendre soin de ses deux enfants.

La jeune mère célibataire de Sainte-Gertrude s'apprêtait à s'envoler pour une semaine au chaud quand elle a eu l'idée d'aller consulter le Dr Langlois pour qu'il lui enlève un kyste sur une omoplate, juste à l'endroit des bretelles de bikini. «Ça ne piquait pas, ça ne faisait pas mal, raconte-t-elle. C'était plus pour une question d'esthétique qu'autre chose, je ne trouvais pas ça beau.»

Grâce à sa salle pour les interventions mineures, le Dr Langlois n'a pas eu à la diriger vers un spécialiste de Trois-Rivières ou de Nicolet. Il a enlevé lui même le kyste, et a acheminé un échantillon au laboratoire pour analyses. Quelques jours plus tard, la femme dans la jeune trentaine a appris qu'il s'agissait d'un mélanome. Il fallait l'opérer dans les plus brefs délais, car il s'agissait d'un cancer très envahissant. Elle est maintenant en rémission.

«Mon chirurgien m'a expliqué qu'habituellement, le cancer est généralisé quand il y a des symptômes, explique Mme Désilets. J'ai été vraiment chanceuse. J'aurais probablement laissé faire à cause de la complexité de voir un spécialiste si on n'avait pas eu le Dr Langlois au village. Je lui dois beaucoup.»

Le Dr Langlois explique qu'il s'accroche à son type de pratique grâce à des histoires comme celle de Mme Désilets. «Dans certaines régions de l'Europe, on commence à rémunérer les médecins en fonction de leurs soins et suivis afin de prévenir la maladie chez leurs patients. Je pense qu'on devrait commencer à voir la médecine de cette façon chez nous.»