Sandoz continue de donner des maux de tête aux professionnels de la santé et cette fois, il s'agit d'un problème lié à l'emballage d'un produit. Santé Canada a émis un avis urgent, cette nuit, indiquant que des ampoules d'un médicament qui sert à dilater les bronches pourraient se retrouver dans des boîtes identifiées comme contenant de la morphine. Le gouvernement fédéral demande aux établissements de santé et aux pharmacies d'isoler «sans tarder» tout produit provenant des lots identifiés comme à risque.

Pour l'instant, on ne rapporte pas de conséquences sur les patients, a indiqué à La Presse Canadienne, Steve Outhouse, le porte-parole de la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq. Selon l'avis envoyé cette nuit aux hôpitaux et aux pharmaciens, Sandoz Canada aurait été informé de l'erreur d'emballage lorsqu'un hôpital a découvert que des ampoules étiquetées comme étant du chlorhydrate d'isoprotérénol injectable avaient été placées par erreur dans une boîte dont la mention d'étiquetage indiquait qu'elle contenait du sulfate de morphine injectable. La boîte renfermait des ampoules étiquetées comme étant de la morphine ainsi que des ampoules étiquetées comme étant du chlorhydrate d'isoprotérénol, un produit qui sert à traiter l'asthme.

«L'usage accidentel d'une solution injectable de chlorhydrate d'isoprotérénol au lieu d'une solution injectable de sulfate de morphine peut entraîner des effets graves sur la santé. Les patients ne recevront pas la thérapie morphinique prévue. De plus, le chlorhydrate d'isoprotérénol est un agent adrénergique puissant. Il est associé à un risque de tachycardie et d'arythmie, lesquelles peuvent mettre la vie du patient en danger. Il peut y avoir d'autres effets secondaires, comme des maux de tête, des tremblements et de la transpiration», écrit Santé Canada dans son avis.

Santé Canada affirme par ailleurs que Sandoz Canada ne peut, pour le moment, confirmer s'il existe d'autres emballages qui ont fait l'objet d'une erreur.

Octane Stratégies, la firme de relations publiques qui représente la société pharmaceutique a affirmé que Sandoz préparait une déclaration.

Le système hospitalier canadien gère depuis plus d'un mois la plus importante pénurie de médicaments injectables de son histoire. Un ralentissement de production à l'usine Sandoz de Boucherville est à l'origine de la crise.

Sandoz Canada est le principal fournisseur de plusieurs médicaments injectables pour les hôpitaux québécois. Ces produits sont essentiels pour les soins critiques et intensifs, ainsi qu'en chirurgie.

Le 16 février dernier, la société pharmaceutique a annoncé qu'elle apporterait des correctifs à son usine de Boucherville, à la suite d'un avertissement lancé par la Food and Drug Administration (FDA) américaine, qui a relevé des «violations importantes» dans ses normes de production. Au début du mois de mars, l'usine a suspendu sa production pour environ une semaine afin de nettoyer les dégâts causés par un incendie.

* * *

Lots identifiés par Santé Canada:

Solution injectable de sulfate de morphine USP

2 mg/mL 1 mL

DIN 2242484

UPC 057513056420

Lot CC2824 exp. 2014-12

Solution injectable de chlorhydrate d'isoprotérénol USP

0.2 mg/mL 1 mL

DIN 897639

UPC 057513046001

Lot CB8787 exp. 2012-11

Photo fournie par Santé Canada

Les produits touchés.