De nouveaux calculs inscrits dans le budget du gouvernement du Québec déposé mardi montrent que les changements apportés aux transferts fédéraux en matière de santé avantageront nettement l'Alberta au détriment des autres provinces.

Ottawa a décidé qu'à compter de 2014, le montant qu'il verse aux provinces pour le financement des services de santé sera calculé en fonction du nombre d'habitants. Cela signifie la disparition du principe de péréquation, qui permet actuellement de remédier aux inégalités entre les provinces riches et les plus pauvres.

Selon les calculs effectués par Québec, l'Alberta recevra en moyenne 1,1 milliard $ de plus chaque année grâce à la modification du système de transferts.

En revanche, les autres provinces auront moins d'argent qu'auparavant. Le Québec, la Colombie-Britannique et l'Ontario perdront respectivement 210, 351 et 382 millions $ par année.

D'après le document du budget québécois, les autres provinces seront moins touchées par le changement.

Une autre étude menée par des chercheurs de la Bibliothèque du Parlement conclut toutefois que c'est Terre-Neuve-et-Labrador qui sera la plus pénalisée par la nouvelle méthode de calcul d'Ottawa.

Les changements dans l'attribution des transferts en santé sont le résultat de cinq ans de disputes entre le gouvernement fédéral et les provinces.

En 2007, les gouvernements provinciaux avaient accepté à contrecoeur qu'Ottawa distribue l'argent pour les services de santé en se basant uniquement sur la population.

En contrepartie, le gouvernement fédéral avait proposé de revoir le programme de péréquation et de le bonifier afin de compenser les différences de revenus entre les provinces.

Ce projet n'a toutefois jamais été réalisé. En 2008, les conservateurs ont plutôt décidé de plafonner l'augmentation de la péréquation en la liant à la croissance de l'économie.

En décembre dernier, le ministre des finances Jim Flaherty a annoncé que cette nouvelle façon de faire se poursuivrait bien au-delà de 2014. Il a également indiqué que la hausse des transferts fédéraux serait aussi limitée durant les 10 prochaines années en la rattachant également à la progression de l'économie.

Selon le gouvernement du Québec, cette démarche fait en sorte que les provinces se retrouvent avec une réduction du financement accordé par Ottawa pour les services de santé et une formule qui ne tient pas compte des disparités économiques entre les différentes régions.