Le fabricant de médicaments génériques Sandoz a annoncé hier que la production avait repris partiellement à son usine de Boucherville, dont les installations sont à l'origine d'une pénurie nationale de médicaments injectables depuis environ un mois.

Quelques heures plus tard, à l'occasion d'un débat d'urgence à la Chambre des communes, les libéraux et les néo-démocrates ont demandé à la ministre fédérale de la Santé de forcer l'industrie pharmaceutique à divulguer aux autorités les médicaments qui feront l'objet d'une pénurie.

Actuellement, les sociétés pharmaceutiques ont le libre choix de dévoiler les médicaments qui feront l'objet d'une rupture de stock ou d'un ralentissement de production sur deux sites internet, l'un en français et l'autre en anglais. L'opposition exige que l'inscription des médicaments qui feront l'objet d'une pénurie au Canada devienne obligatoire.

Sandoz Canada est le principal fournisseur de plusieurs médicaments injectables pour les hôpitaux québécois. Ces produits sont essentiels pour les soins critiques et intensifs, ainsi qu'en chirurgie. Le 16 février dernier, l'entreprise a annoncé à ses clients qu'elle apporterait des correctifs à son usine de Boucherville, à la suite d'un avertissement lancé par la Food and Drug Administration (FDA) américaine, qui a relevé des «violations importantes» dans ses normes de production.

Questionnée par l'opposition, la ministre conservatrice de la Santé, Leona Aglukkaq, a répondu hier soir qu'elle avait récemment appelé l'industrie à respecter un engagement pris par ses représentants à l'automne dernier de créer, cette année, un système centralisé de surveillance des pénuries. «La situation à Sandoz démontre qu'il faut réaliser ce système le plus rapidement possible.»

La ministre Aglukkaq a aussi révélé qu'elle avait reçu dans la journée une lettre de Sandoz Canada dans laquelle l'entreprise promettait à l'avenir d'avertir le gouvernement 90 jours avant un ralentissement de production pressenti.