Le problème de pénurie de médicaments injectables continue d'être préoccupant, mais l'association qui représente les pharmaciens en poste dans les établissements de santé du Québec rapporte que tous oeuvrent ensemble à la même cause et y travaillent très fort.

«Il y a une série de mesures qu'on peut prendre. Mais ce que je peux vous dire, c'est qu'on travaille très fort. Et ça nous demande beaucoup d'énergie», s'est exclamé en entrevue Charles Fortier, le président de l'Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec.

M. Fortier, qui travaille lui-même dans un établissement de santé, a estimé jeudi que la situation évoluait constamment, selon l'établissement, selon le médicament, et exigeait du cas par cas.

«La situation évolue de jour en jour. Et la situation est différente d'un hôpital à l'autre. Un institut de cardiologie n'a pas les mêmes besoins qu'un hôpital de soins pour enfants ou un hôpital de soins généraux. Le manque de médicaments n'affecte pas tous les établissements de la même façon. Il faut être très prudent. On suit la situation de très près», a expliqué M. Fortier.

Jusqu'ici, les pharmaciens et les médecins ont eu recours à différents moyens pour contourner le problème de pénurie de médicaments injectables, comme l'emploi de pilules, le recours à des médicaments substituts, de même qu'une utilisation plus optimale des médicaments dont l'établissement dispose, relate M. Fortier.

Puisque le problème est pancanadien, Santé Canada fait aussi sa part. «On est en lien aussi avec Santé Canada, qui est en train de voir s'il peut accélérer son processus d'autorisation afin que les médicaments de remplacement fabriqués à l'étranger puissent être importés ici», rapporte M. Fortier.

Il donne un exemple de pénurie plus préoccupant, celui de la protamine, un médicament utilisé en chirurgie cardiaque. «À moins qu'on en reçoive d'ici quelques jours, là, la situation va être critique», estime-t-il.

L'association est le syndicat professionnel qui représente 1300 pharmaciens qui travaillent dans l'ensemble des établissements de santé du Québec, principalement des hôpitaux, mais aussi des CHSLD (Centres d'hébergement et de soins de longue durée).

La pénurie de médicaments injectables provient au départ de difficultés éprouvées par la pharmaceutique Sandoz. Celle-ci a reçu un avertissement de la Food and Drug Administration des États-Unis, qui l'a obligée à revoir certaines de ses façons de faire, causant ainsi un ralentissement temporaire de sa production.

De plus, l'usine de Sandoz à Boucherville a été touchée par un incendie, dimanche dernier.