Même si le nombre de cas est en hausse depuis quelques jours, la saison de la grippe saisonnière a rarement été aussi calme au Québec. Le virus de l'influenza circule peu, c'est «exceptionnel», et il faut croire que la réponse immunitaire de la population est bonne, estime l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Le Dr Marc Dionne, directeur scientifique aux risques biologiques et à la santé du travail de l'INSPQ, explique qu'il n'y a pas encore d'épidémie et que l'activité grippale est sporadique. «La saison est tardive, c'est même étonnant», dit-il.

Dans la dernière semaine de janvier, on n'a signalé que 33 nouveaux cas d'influenza A et B, pour un pourcentage de positivité de 2,3%. La semaine précédente, le taux de positivité n'a atteint que 0,3% au Québec. En comparaison, l'Europe connaît une activité grippale assez intense cette année, avec un taux de positivité de quelque 20%. Chez nos voisins américains, les dernières données établissent le taux à environ 3%.

Vaccination

Il est trop tôt pour savoir combien de personnes se sont fait vacciner au Québec depuis le début de la campagne, à l'automne. Le ministère de la Santé et des Services sociaux affirme que 1,9 million de doses ont été distribuées dans l'ensemble du réseau, ce qui comprend les CLSC et les cliniques. Lors de la pandémie de grippe A (H1N1), les Québécois avaient été les plus nombreux à se faire vacciner au Canada, avec un taux oscillant autour de 60%. Depuis, des efforts sont déployés chaque année pour augmenter le taux de vaccination.

L'INSPQ explique qu'il est impossible de savoir comment le virus de la grippe se comportera cette année, donc de savoir si la saison grippale connaîtra un pic. Il est aussi difficile d'expliquer les raisons de cette faible activité, ajoute le Dr Dionne. «Ce n'est pas nécessairement en raison du taux de vaccination élevé. Ce qu'on remarque, c'est que le H1N1 circule peu. On peut aussi penser que la réponse immunitaire des Québécois est bonne depuis la pandémie de 2009.»

Le vaccin contre la grippe saisonnière de 2011-2012 contient les trois souches les plus susceptibles de circuler pendant l'hiver, soit les souches A (H1N1), A (H3N2) et B. Selon les autorités de la santé, il est utile de se faire vacciner jusqu'en avril. Normalement, le virus de l'influenza circule de décembre à mars ou avril. Au Ministère, on rappelle que le vaccin met généralement deux semaines à atteindre sa pleine efficacité. Cela peut varier d'une personne l'autre, mais la protection qu'il procure dure de 6 à 12 mois.

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La grippe depuis la pandémie A (H1N1)

> Dans la semaine se terminant le 14 janvier 2011, donc l'an dernier, l'indice d'activité grippale était «élevé», avec une tendance à se stabiliser, au Québec. Une semaine plus tôt, soit dans la semaine du 8 janvier 2011, les laboratoires avaient signalé 712 tests positifs (28,8%). La majorité des ces cas étaient de type A (99,2%), les autres de type B (0,8%).

> 2009-2010: année de la pandémie A (H1N1). Dès le mois de novembre 2009, l'INSPQ a enregistré une activité grippale à la hausse. En moins de quatre semaines, la proportion de tests positifs pour le virus pandémique était passée de 4,2% à 45,1%. Près de 500 écoles avaient enregistré au moins une journée où l'absentéisme chez les élèves avait atteint un pourcentage égal ou supérieur à 10% de l'effectif scolaire. Fait plutôt rare, au mois d'avril 2009, le ministère de la Santé avait déjà observé déjà un pic de la grippe saisonnière (type A et B).

Source: ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec