Les personnes qui affirment souffrir d'électrosensibilité craignent les nouveaux compteurs «intelligents» qu'Hydro-Québec veut installer dans 3,8 millions de foyers d'ici à 2017.

Plus d'une cinquantaine de personnes, intriguées par les nouveaux appareils ou souffrant de symptômes causés par les radiofréquences, ont assisté hier soir à une séance d'information tenue par la Coalition québécoise de lutte contre la pollution électromagnétique (CQLPE) à Montréal.

Les compteurs de la nouvelle génération, qui communiquent les données entre eux et ensuite à des collecteurs d'information, vont accroître le nombre de fréquences électromagnétiques, dit François Drouin, coordonnateur des actions pour la Coalition.

«C'est toute une toile d'électrofréquences qui va se tisser et qui va s'ajouter à la toile déjà existante.»

M. Drouin déplore qu'Hydro-Québec ignore les personnes intolérantes aux champs électromagnétiques.

«Il y a des gens qui n'osent pas parler de leurs symptômes parce qu'ils ont peur d'être montrés du doigt et de se faire traiter de paranoïaques ou de fous », dit-il.

José Lévesque s'est déplacé de Saint-Colomban, dans les Basses-Laurentides, pour entendre le conférencier, mais surtout pour montrer que l'électrosensibilité est une maladie bien réelle pour lui. La simple présence de téléphones cellula ires et d'un routeur dans la salle lui cause des maux. «Ça fait à peine une heure qu'on est là et les vaisseaux sanguins de mes yeux explosent, mes oreilles enflent , j'ai des étourdissements et des maux de tête », décrit-il.

La CQLPE juge inacceptable le fait qu'Hydro-Québec n'ait pas consulté la population avant de mettre en branle un projet d'aussi grande envergure.

«C'est ironique qu'Hydro-Québec soit née à l'ère du «Maîtres chez nous», alors qu'ils implantent des appareils, chez nous, sans nous le demander », a déclaré M. Drouin.