Les élèves habitant des quartiers défavorisés sont davantage exposés à des niveaux élevés de pollution atmosphérique et sonore en raison des routes situées à proximité de leur école, conclut une nouvelle étude.

Des chercheurs des universités Simon Fraser et de la Colombie-Britannique (UBC) ont examiné les cas de près de 1500 écoles primaires publiques établies dans dix villes canadiennes: Montréal, Québec, Ottawa, Mississauga, Hamilton, Toronto, Winnipeg, Edmonton, Calgary et Vancouver.

Les adresses ont été géolocalisées selon la proximité de la plus importante route située dans les environs, et ce pour chaque établissement scolaire ciblé. Les chercheurs ont puisé leurs informations sur le revenu et les caractéristiques du voisinage dans les données du recensement de 2006.

Les études sur les enfants vivant près de routes majeures démontrent que la pollution atmosphérique provoquée par la circulation routière est liée à une fonction pulmonaire plus faible, une croissance déficiente des poumons, à l'asthme, aux infections des oreilles et à une fonction cognitive plus faible, a indiqué l'étudiant de troisième cycle en géographie à Simon Fraser, Ofer Amram. Il est le coauteur de cette étude, avec le professeur adjoint en sciences de la santé Ryan Allen, de même que trois autres collègues de UBC.

M. Amram a souligné que d'autres rapports similaires sur le bruit qu'engendre la circulation routière avaient fait état de liens avec une tension artérielle accrue, un sommeil de qualité moindre et des déficits cognitifs.

Des études ont aussi révélé qu'une pollution atmosphérique et ambiante plus grande en milieu scolaire pouvait mener à une performance académique moins élevée pour certains enfants, a-t-il ajouté.

Les chercheurs ont basé leur étude sur des mesures de concentration d'oxydes d'azote, de particules ultrafines et du niveau de bruit à Vancouver, Edmonton et Winnipeg. Ils ont ainsi déterminé que les écoles situées à moins de 75 mètres des routes majeures étaient leur zone de premier intérêt.

Dans les dix villes étudiées, 16,3 pour cent des écoles primaires se trouvaient à 75 mètres d'une route importante, bien qu'une importante variation a été relevée entre les villes.

Montréal présente le pourcentage le plus élevé d'écoles publiques se trouvant près d'une route importante, avec 33 pour cent, tandis que ce nombre chute à 3 pour cent pour Mississauga, en Ontario, a mentionné M. Amram.