Une nouvelle étude suggère que protéger les femmes âgées de 17 à 26 ans contre le virus du papillome humain dans le cadre d'une campagne de vaccination de rattrapage pourrait sauver des vies, et permettre d'épargner des millions de dollars du même coup.

L'étude laisse entendre que cette stratégie ferait économiser près de 19 millions $ par année et mènerait à une réduction du nombre de cancers cervicaux qui permettrait de sauver 240 années de vie sur une base annuelle.

Chris Bauch, l'un des principaux auteurs de l'étude, a dirigé le travail de modélisation, qui a tenté de déterminer s'il était économiquement rentable de vacciner les jeunes femmes ontariennes qui n'avaient pas profité de la campagne publie de vaccination contre le VPH.

L'Ontario a rendu le vaccin accessible gratuitement pour les filles en huitième année (l'équivalent du secondaire deux au Québec) depuis que le programme a été lancé en 2007.

M. Bauch travaille dans le département des mathématiques et des statistiques de l'Université de Guelph, en Ontario; son étude a été publiée dans le journal «Vaccine».

Ses collègues et lui-même ont utilisé un modèle mathématique pour examiner l'impact sur l'économie et les risques de cancer si une nouvelle série de vaccins étaient distribués aux jeunes femmes de 17 à 26 ans.

Ils proposent que cette nouvelle campagne soit effectuée en même temps que serait apporté un changement à une politique publique, soit de repousser l'âge recommandé pour un premier test de dépistage du cancer du col cervical à 25 ans.

Il est actuellement suggéré de subir le premier test «Pap» à 18 ans, et le second un an plus tard. Si aucune cellule anormale n'est détectée, il est ensuite recommandé de se faire tester de nouveau à intervalles de trois ans.

Retarder le début de ce processus permettrait d'économiser de l'argent et ne mettrait pas de vies en danger, avance l'étude. Les cancers du col cervical se développent majoritairement dans la trentaine et la quarantaine.

«Vous mettez tout compte fait fin à un programme qui n'empêche pas l'apparition de nombreux cancers parce que, tout d'abord, peu de cancers se développent à un jeune âge et, ensuite, la technique de détection n'est pas tout à fait précise», a expliqué M. Bauch.

Celui-ci a étudié des données provenant de l'Ontario, et ne peut donc pas affirmer si d'autres provinces réaliseraient elles aussi des économies en adoptant cette approche. Il a toutefois déclaré qu'en raison des similitudes entre les programmes provinciaux en termes de coûts du vaccin et de son efficacité, il s'attend à ce que le modèle découvert pour l'Ontario soit également applicable ailleurs.