Le suicide assisté est déjà pratiqué en catimini au Canada, à l'instar des avortements pratiqués en cachette avant la décriminalisation, a plaidé jeudi l'un des avocats qui demandent aux tribunaux de modifier les lois interdisant l'aide au suicide pour un mourant.

Devant une juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, à Vancouver, Me Joe Arvay a rappelé les conclusions d'études démontrant que là où le suicide médicalement assisté est formellement proscrit par la loi, les patients le réclament tout de même, mais dans l'illégalité.

Me Arvay, qui représente l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, a amorcé jeudi la présentation du dossier des demandeurs en soutenant que les risques liés à une mort médicalement assistée étaient beaucoup plus réduits que la norme acceptée au pays.

Il a par ailleurs souligné que plusieurs Canadiens mourraient en refusant de suivre leur traitement médical ou en y mettant fin prématurément, bien qu'il n'existe pas de mécanisme pour superviser ces décisions fatales.

Le procès est accéléré à la demande de Gloria Taylor, une femme de 63 ans atteinte de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi connue sous le nom de «maladie de Lou Gehrig», un mal qui s'attaque au système neuromusculaire. Mme Taylor, qui habite en Colombie-Britannique, réclame le droit de mourir avec l'aide d'un médecin.

Dans sa déclaration à la Cour, Mme Taylor dit ne pas comprendre pourquoi un ami souffrant d'une maladie du foie peut choisir de mourir en refusant de se soumettre à la dialyse, mais qu'en vertu des lois canadiennes, elle n'a pas le droit d'en faire autant.