Un virus mortel pour le saumon a été découvert pour la première fois dans des poissons sauvages de la côte Ouest canadienne, ont annoncé lundi deux chercheurs.

Deux jeunes poissons capturés dans un lac de la Colombie-Britannique étaient porteurs de l'anémie infectieuse du saumon, ont indiqué les scientifiques Rick Routledge et Alexandra Morton lors d'une conférence de presse.

Cette découverte devrait amener le gouvernement canadien à interdire l'élevage du saumon d'Atlantique --responsable selon elle de cette contamination-- dans les eaux de l'Ouest canadien, a plaidé Alexandra Morton, ouvertement hostile à l'aquaculture.

M. Routledge, professeur à l'université Simon Fraser de Vancouver, a comparé l'impact de ce virus sur le saumon à celui de la grippe H1N1 sur l'industrie aviaire, assurant toutefois qu'il ne constituait pas une menace pour l'espèce humaine.

La découverte de cette infection --originaire d'Europe selon les chercheurs, et qui se serait répandue dans les oeufs de saumons d'élevage de l'Atlantique-- pourrait avoir des impacts financiers importants pour l'aquaculture nord-américaine.

Une épidémie pourrait plomber des fermes d'élevage de saumons, qui représentent environ 800 millions de dollars de revenus annuels en Colombie-Britannique.

Mais pour le professeur Rick Routledge, ce virus serait encore plus dangereux pour les espèces sauvages de saumon et de hareng vivant dans le Pacifique Nord.

Le saumon sauvage du Pacifique n'est pas menacé, assurent de leur côté des représentants de l'industrie. «Le saumon d'élevage de l'Atlantique est susceptible d'être infecté par ce virus, mais pas son cousin le saumon du Pacifique», a déclaré Stewart Hawthorn, de la société Grieg Seafood.

Seul le saumon de l'Atlantique est susceptible d'être élevé. Mais pour les adversaires de l'aquaculture, l'élevage de saumon de l'Atlantique nuit au saumon sauvage du Pacifique en essaimant dans l'eau des parasites.