À l'insistance de Santé Canada, les sociétés pharmaceutiques canadiennes ont soumis un plan afin de contrer d'éventuelles, mais inquiétantes pénuries de médicaments sous ordonnance.

La ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, avait écrit aux entreprises et à diverses associations médicales, en août, pour leur demander d'adopter des pratiques devant permettre d'alerter les médecins en temps opportun de la possibilité de pénuries de médicaments. Si rien n'était fait d'ici le 30 septembre, avait-elle menacé, elle imposerait une solution.

Dans des lettres obtenues par La Presse Canadienne, les entreprises ont réagi en acceptant de rassembler des renseignements sur des pénuries existantes ou à venir. Elles publieront les détails de ce plan «au cours des prochaines semaines» sur deux sites Web.

Elles ont aussi promis de créer un site Web plus complet qui deviendrait une source permanente d'informations sur les pénuries de médicaments sous ordonnance -tant en aussi longtemps que Santé Canada contribuera à son financement.

Toutefois, aucune entente n'a été conclue sur des façons de diminuer le nombre de pénuries.

Les pharmaciens ont sonné l'alarme il y a un an, après qu'un sondage eut montré que les pénuries de médicaments devenaient plus courantes.

Plus de 90 pour cent des répondants ont affirmé avoir eu de la difficulté à se procurer un médicament ou un autre la semaine précédente. Et presque tous ont indiqué avoir constaté une dégradation de la situation lors de la dernière année.

Les pharmaciens ont prévenu que les répercussions étaient sérieuses. Les patients commencent à manifester leur frustration, à se tourner vers des solutions moins efficaces ou cessent carrément de prendre des médicaments, selon les résultats du sondage mené par l'Association des pharmaciens du Canada.

Parmi la liste des 10 principaux médicaments dont les réserves sont insuffisantes au Canada figurent les antidépresseurs, les antibiotiques pour traiter les infections ainsi que les médicaments contre la nausée, l'hypertension artérielle de même que les problèmes mentaux et les perturbations affectives.

À la recherche de raisons pouvant expliquer pourquoi tant de médicaments manquaient, l'association a constaté que la chaîne d'approvisionnement était complexe et fragile, en plus d'être sujette aux ruptures. Personne n'est prêt à assumer la responsabilité du système dans son ensemble, et les sociétés pharmaceutiques sont trop compétitives pour envisager un partage d'informations, selon l'étude.

À la Chambre des communes, les libéraux de l'opposition pressent depuis des mois le gouvernement conservateur à agir. La députée Hedy Fry réclame la tenue d'audiences parlementaires sur la question, cet automne.

L'Association des pharmaciens du Canada recommande que toutes les parties agissent de concert afin d'améliorer la chaîne d'approvisionnement.