La tendance au recours à des agences privées pour les inhalothérapeutes dans les hôpitaux ne vient pas d'un problème de budget mais de formation, croit le ministre de la Santé, Yves Bolduc.

Le ministre réagissait ainsi à la décision de la Commission des relations du travail, qui vient de donner gain de cause à la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) dans le dossier des inhalothérapeutes de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

La Commission a statué que les 21 inhalothérapeutes qui travaillaient à cet hôpital, mais provenaient d'une agence privée, devaient être considérées comme des salariées de l'hôpital et devaient donc faire partie de l'unité d'accréditation de la FIQ.

La CRT écrit que «le personnel d'agence est intégré dans les équipes de travail multidisciplinaire de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont et travaille selon ses politiques et procédures. Elles ont un téléavertisseur qui correspond au poste qu'elles occupent. Elles suivent la routine préétablie et ont le même quota de patients. Elles utilisent les équipements de l'hôpital».

Le jugement ne vaut que pour l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui, de toute façon, n'a plus recours aux inhalothérapeutes indépendantes depuis janvier 2010, a noté le ministre Bolduc. Mais la Commission se trouve à entériner le discours de la FIQ, qui dénonce depuis des années le recours aux agences privées.

Interrogé à ce sujet lundi, alors qu'il donnait une conférence de presse sur un autre sujet, à Montréal, le ministre a d'abord indiqué que lui aussi avait pour objectif d'avoir le moins possible recours à la main-d'oeuvre indépendante.

«Notre objectif est d'utiliser le moins possible la main-d'oeuvre indépendante. Par contre, il ne faut pas avoir de rupture de service», donc il faut trouver un moyen pour que les services qui doivent impérativement être dispensés le soient. «Quant à moi, si on était capable de ne plus les utiliser du tout, je serais le premier content», a-t-il commenté.

Le ministre a toutefois souligné que ce recours aux agences privées ne s'expliquait pas par une question de budget, mais de pénurie de personnel spécialisé.

«Le problème n'est pas le manque de personnel, mais le manque de personnel formé. Donc, il faut augmenter nos cohortes au niveau des sciences infirmières et des inhalothérapeutes. Il faut former beaucoup de professionnels dans la santé. Il y a une main-d'oeuvre qui est assez rare et une main-d'oeuvre spécialisée. Il n'y a pas toujours assez de monde dans nos cohortes. Ce n'est pas une question de budget, parce que de toute façon, on les paie ces gens-là en main-d'oeuvre indépendante. Avoir la main-d'oeuvre locale dans le réseau public, c'est ce qu'on veut avoir en grande majorité», a résumé le ministre Bolduc.