Les 3000 syndiqués des centres d'hébergement privés pour aînés du Québec réclament de meilleurs salaires. Le 15 octobre, ils invitent la population à se rendre à Québec pour une grande manifestation et pour demander au gouvernement de mettre fin aux conditions de travail déplorables des préposés aux bénéficiaires et autres syndiqués du milieu.

«Un préposé aux bénéficiaires gagne moins de 11$ de l'heure en moyenne dans les résidences privées pour aînés à Montréal. Au public, le même préposé gagne 20$ l'heure. Ça ne se compare pas», commente le président du Syndicat des travailleurs et travailleuses des centres d'hébergement privés du grand Montréal, Guy Trichard.

«Le gouvernement achète de plus en plus de places d'hébergement au privé. Mais des gens y travaillent dans des conditions difficiles. Ç'a nécessairement un impact sur la qualité des services offerts», note le président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN), Gaétan Châteauneuf.

Environ 82% des employées de résidence privée pour aînés sont des femmes. «Elles restent en moyenne quatre ans dans la profession. Le taux de roulement est très élevé parce que les conditions de travail repoussent les candidates, affirme Danielle Lemire, membre du comité de négociation national pour la CSN. On veut s'asseoir avec le gouvernement pour discuter de nos conditions.»

Les «ratios» employés/résidants dans les centres d'hébergement privés doivent aussi être revus selon Mme Lemire. «Dans certains établissements, il y a un préposé pour 120 résidants la nuit. Ça n'a pas de sens», dit-il.

Cette question du ratio de personnel pourrait être en partie résolue par le projet de loi 16, qui fait l'objet de consultations publiques à Québec. Ce projet de loi vise à resserrer les règles de certification des résidences privées pour aînés. «Mais la certification ne touchera pas directement les questions liées aux conditions de travail des employés. C'est pourquoi on veut une table de travail avec le gouvernement», plaide M. Châteauneuf.

Au cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on dit que le ministre attendra d'être «saisi officiellement de la problématique» avant de commenter.