«On travaille, au Québec, à réduire l'utilisation des pesticides et les risques qui sont associés à leur usage agricole», a indiqué hier à La Presse Caroline Fraser, relationniste au ministère de l'Agriculture (MAPAQ). «Les risques de ces produits pour la santé et l'environnement ont diminué de 35% depuis 1997», a-t-elle ajouté, citant le dernier bilan de ventes de pesticides du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

Une nouvelle stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture vient également d'être lancée. Elle vise à réduire les risques pour la santé et l'environnement de 25% supplémentaires dans les 10 prochaines années, a précisé Mme Fraser.

Réaction d'un chimiste

«C'est certain que les produits chimiques dans l'environnement peuvent donner le cancer», a reconnu Ariel Fenster, professeur au département de chimie de l'Université McGill, qui n'a pas lu Notre poison quotidien. Ce sont principalement les travailleurs, par exemple ceux qui produisent le chlorure de vinyle, ou PVC, qui sont touchés, a-t-il indiqué.

«Je ne suis pas là pour défendre l'industrie chimique, qui a pas mal de squelettes dans le placard, a ajouté le chimiste. Mais il ne faut pas oublier que la très grande majorité des cancers découlent de nos décisions - du tabagisme, de l'obésité, du fait de manger beaucoup de viande rouge.» Parler d'épidémie de cancer est erroné, selon lui. «Le nombre de cancers est en hausse parce qu'on vit plus longtemps et qu'on ne meurt pas avant, notamment de maladies infectieuses.»