Le Québec est le champion de la consommation d'amphétamines en Amérique du Nord, souligne le professeur de psychoéducation Jean-Sébastien Fallu. Les adolescents québécois sont par exemple de deux à trois fois plus nombreux à en prendre que les jeunes Ontariens. Pour quelle raison? «C'est peut-être culturel, avance M. Fallu. Avec ses influences latines et européennes, le Québec consomme plus de substances psychotropes comme le cannabis et l'alcool.»

D'après lui, les Québécois prennent par ailleurs de trois à cinq fois plus d'antidépresseurs que les autres Nord-Américains. «Peut-être est-on plus portés à s'automédicamenter pour des problèmes d'humeur», dit-il. Même si c'est le mouvement rave qui a relancé la consommation d'amphétamines, désormais, ses adeptes se trouvent partout.

«Les jeunes Québécois en consomment aussi au travail, à l'école, dans les parcs, dans les bars, énumère M. Fallu. Dans une société qui valorise la beauté, le corps svelte, la performance et la productivité, ce genre de stimulant peut combler quelque chose. Surtout pour ceux qui doivent brûler la chandelle par les deux bouts afin d'arriver financièrement ou autrement.»