L'attente ne se résorbe pas à l'Institut de cardiologie de Montréal. Actuellement, 251 personnes attendent de se faire opérer dans cet hôpital spécialisé de la métropole. À pareille date l'an dernier, 217 patients étaient en attente d'une chirurgie.

En mars 2010, l'Institut de cardiologie avait annoncé que ses listes d'attente seraient résorbées d'ici six mois. L'objectif était de faire passer le nombre de patients en attente à 120. Mais un an plus tard, la situation est toujours aussi préoccupante. En novembre, 225 personnes attendaient de subir leur chirurgie, la plupart à la maison. Aujourd'hui, 251 sont dans la même situation. Pour 36% des gens, l'attente dépasse les délais prescrits. Si presque 100% des patients dont le niveau de priorité est élevé sont opérés dans les délais, seulement 51% des gens de faible priorité subissent leur chirurgie en moins de trois mois, soit le délai recommandé.

La porte-parole de l'Institut, Julie Chevrette, confirme que le nombre de patients en attente d'une chirurgie augmente. Selon elle, l'Institut de cardiologie est en partie victime de sa popularité. Car le nombre d'opérations réalisées chaque année ne cesse d'augmenter. «On a réalisé 76 chirurgies majeures de plus en 2010 comparativement à 2009. Et 20 chirurgies mineures de plus», dit-elle. Mais un nombre croissant de Québécois demandent à être opérés à l'Institut plutôt que dans un autre hôpital.

Selon Mme Chevrette, les ressources médicales sont en place pour traiter tous les patients voulus. Mais la pénurie d'infirmières spécialisées en soins intensifs au Québec a des conséquences. «Parfois, des salles sont fermées parce qu'on manque d'infirmières», explique-t-elle.

Au cours des dernières années, le recrutement d'infirmières s'est intensifié à l'Institut de cardiologie. Environ 90 nouvelles infirmières sont recrutées chaque année. Mais malgré tout, des difficultés persistent.

L'Institut de cardiologie est un acteur central dans le traitement des maladies cardiaques au Québec. Chaque année, environ 1650 chirurgies cardiaques y sont réalisées, soit le tiers du total québécois.