Après quatre ans de lutte acharnée, l'hôpital Pierre-Boucher a enfin obtenu sa salle d'intervention pour les infarctus du myocarde. Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a annoncé vendredi lors d'un point de presse l'ouverture d'une nouvelle salle d'hémodynamie à Longueuil. Il était en compagnie de la ministre responsable de la Montérégie, Nicole Ménard, qui n'a pas manqué de souligner la qualité de l'équipe de soins en cardiologie tertiaire de l'établissement.

Les pannes fréquentes qui touchaient l'ancienne salle forçaient parfois les médecins à envoyer à Montréal des patients en pleine crise cardiaque. Cela entraînait des délais d'intervention dangereux pour les patients et privait l'hôpital d'un médecin qui devait accompagner le malade.

Sortie publique

En décembre dernier, le chef des soins intensifs de l'hôpital, le Dr Claude Rivard, avait exprimé publiquement la crainte que l'inaction du gouvernement finisse pas causer des morts. Sa sortie avait trouvé écho auprès du député Bernard Drainville, du Parti québécois, qui avait fait du dossier son cheval de bataille. Plusieurs médecins militaient pour conserver l'expertise en hémodynamie au CHUM.

Quant à l'ancienne salle de Pierre-Boucher, elle ne sera pas démantelée mais servira de salle de dépannage. Le nouvel équipement d'hémodynamie sera aussi ouvert aux médecins de l'hôpital Charles-LeMoyne. En tout, une enveloppe de 607 000$ a été dégagée par le Ministère et l'Agence de la santé du territoire pour permettre d'installer le nouvel équipement. Le budget de fonctionnement est déjà assuré par l'hôpital.

Améliorations sensibles

Chaque année, entre 35 000 et 45 000 patients ont une condition cardiaque qui nécessite des soins urgents. Les maladies coronariennes sont encore une cause de mortalité importante même si les traitements ont grandement amélioré les chances de survie. Il y a quelques années, à la lumière d'un rapport sur la cardiologie tertiaire, le gouvernement en avait fait l'une de ses priorités.

L'objectif visé était d'offrir les soins en moins de 90 minutes mais, grâce aux investissements, des traitements sont parfois réalisés dans les 15 minutes. Dans plusieurs régions, les ambulanciers ont aussi été mis à contribution: ils établissent des ponts avec les hôpitaux équipés d'une salle d'hémodynamie. Ainsi, les équipes soignantes sont avisées durant le transport à l'hôpital et peuvent intervenir plus rapidement.