Une seule visite de 40 minutes par semaine. C'est ce que reçoivent en moyenne les 176 000 personnes qui bénéficient de soins à domicile au Québec. L'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) estime que c'est nettement insuffisant.

«Si le gouvernement ne change pas son approche par rapport au vieillissement de la population, 7000 nouvelles places en centres d'hébergement devront être créées d'ici à 2017. Ça représenterait des dépenses de 427 millions par année, seulement en frais de fonctionnement», dit la présidente de l'AQESSS, Lise Denis. Selon elle, le gouvernement doit augmenter rapidement les soins à domicile pour éviter cette coûteuse dépense.

Actuellement, 18% des 2,4 milliards de dollars qui sont dépensés chaque année pour les personnes en perte d'autonomie sont consacrés aux soins à domicile. La semaine dernière, le gouvernement a annoncé un investissement supplémentaire de 50 millions par année. «C'est un bon début. Mais on estime qu'il faudrait au moins 100 millions de plus par année pour répondre aux besoins», dit Mme Denis.

En plus de réclamer la bonification des soins à domicile, l'AQESSS a présenté hier matin cinq autres mesures pour faire face au vieillissement de la population québécoise. Par exemple, les services d'aide au ménage ne doivent plus être offerts par le réseau de la santé, selon l'AQESSS, mais plutôt par des entreprises d'économie sociale.

75 ans et plus

«Arrêtons de penser qu'à 65 ans, on est vieux. Nos programmes de santé doivent être conçus pour les 75 ans et plus», ajoute Mme Denis. La gestion des CHSLD, actuellement assurée par l'État, devrait être confiée à des coopératives, à des organismes à but non lucratif ou à des entreprises privées, comme c'est le cas ailleurs au Canada, selon l'AQESSS. Et l'offre d'hébergement doit être revue afin d'offrir des milieux de vie plus petits.

La présidente de l'Association québécoise de gériatrie, Catherine Geoffroy, accueille favorablement les recommandations de l'AQESSS. Mais selon elle, le gouvernement doit également revoir les règles de formation des préposés aux bénéficiaires.