L'Agence de la santé publique du Canada a confirmé mercredi que huit personnes ont officiellement été infectées par la NDM-1, une superbactérie hyper-résistante aux antibiotiques. Il s'agit d'une hausse par rapport aux trois cas déclarés à la fin du mois d'août.

Quatre patients aux prises avec la NDM-1 provenaient de la Colombie-Britannique. Les autres étaient de l'Ontario (deux cas), le Québec (un cas) et l'Alberta (un cas), a indiqué le chef du département de la résistance aux antimicrobiens et des infections nosocomiales, le Dr. Michael Mulvey.

Deux de ces personnes sont mortes -une femme de 76 ans de la Colombie-Britannique et un patient québécois dont le sexe n'a pas été divulgué. La dame est morte à la suite de complications découlant d'une infection alors que le Québécois a succombé à un cancer.

Au moins cinq d'entre elles avaient voyagé en Inde ou au Pakistan, où les cas d'infections causées par la superbactérie se font de plus en plus nombreux. L'acronyme NDM-1 signifie d'ailleurs «New Delhi metallo-beta-lactamase», une enzyme que l'on retrouve dans plusieurs types de bactéries.

Quatre personnes ont séjourné dans des hôpitaux de ces pays tandis qu'une personne a eu un contact avec le système de santé pendant qu'elle était sur place.

La Britanno-Colombienne de 76 ans avait passé trois mois dans le nord de l'Inde avant de rentrer à Vancouver en février dernier. Lors de son séjour, elle avait contracté une diarrhée sévère. Elle avait été hospitalisée et traitée là-bas pour de l'hypertension, une insuffisance cardiaque congestive et pour sa diarrhée chronique.

Les antibiotiques qu'on lui avait prescrits sur place pour tenter de soulager une infection urinaire n'ont eu aucun effet. Elle est donc rentrée au Canada, où elle a été hospitalisée. Son état s'est aggravé et elle est morte à l'hôpital.

Les tests ont démontré que la dame avait contracté une souche de la bactérie E. coli et le pneumobacille de Friedlander. La présence de NDM-1 a été détectée dans les deux cas.

Au Canada, les médecins ne sont pas tenus de signaler les cas d'infections à la NDM-1 aux autorités sanitaires provinciale et fédérale. Toutefois, depuis septembre 2009, un groupe de 50 médecins du programme de surveillance des infections nosocomiales du Canada suivent l'évolution des cas impliquant des organismes affectés par la superbactérie, a précisé le Dr. Mulvey.