Les effectifs dans les hôpitaux universitaires de la métropole resteront les mêmes au cours des cinq prochaines années, assure l'agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

La directrice des affaires médicales de l'Agence, Louise Ayotte, a tenu à réagir, hier, aux propos qu'a tenus le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), le Dr Gaétan Barrette. Dans un reportage diffusé à Radio-Canada, mardi soir, le Dr Barrette a affirmé que les hôpitaux universitaires de Montréal et Québec vont devoir revoir leur fonctionnement, car moins de postes de spécialiste y seraient autorisés au cours des cinq prochaines années.

Dans le reportage, le Dr Barrette a notamment dit avoir pris connaissance de données montrant que l'hôpital Sainte-Justine pourrait perdre jusqu'à une centaine de postes de pédiatre.

La direction générale des communications et affaires publiques de l'hôpital Sainte-Justine s'est empressée de nier la nouvelle hier. «L'information qui a circulé sur la perte de médecins au CHU Sainte-Justine est erronée et sans fondement», peut-on lire dans un communiqué qu'a diffusé l'établissement.

La Fédération des médecins spécialistes soutient avoir formellement pris connaissance des projections gouvernementales pour les cinq prochaines années, dont celles de l'hôpital Sainte-Justine. Elle parle maintenant d'un changement de cap de la part du gouvernement.

«Si le ministère de la Santé et des Services sociaux et l'Agence ont finalement entendu raison et renversé leur projet en modifiant un aspect qui n'avait aucun bon sens, je ne peux que m'en réjouir», a déclaré le Dr Barrette.

Plus de médecins dans le 450

Selon Mme Ayotte, il y aura de 2000 à 2300 diplômés en médecine spécialisée d'ici à 2016. Près de 1000 d'entre eux combleront des postes de médecins qui partiront à la retraite et de 400 à 450 combleront des postes vacants.

Le ministère de la Santé aurait affirmé à Mme Ayotte que 500 postes seront créés, dont les trois quarts dans les banlieues nord et sud de Montréal. Le Ministère n'aurait pas prévu la création de postes de spécialistes dans la métropole.

Interrogé à ce sujet, le ministère de la Santé a affirmé que le déploiement des futurs médecins spécialistes fera l'objet d'une annonce au début de l'hiver. La porte-parole du Ministère, Nathalie Lévesque, a toutefois admis qu'un plus grand nombre de nouveaux diplômés seront déployés dans les zones à haute éclosion démographique comme les banlieues nord et sud de Montréal.

«Il nous apparaît tout à fait justifié de prévoir une augmentation des effectifs médicaux dans la couronne de Montréal compte tenu de la croissance démographique, mais cela ne doit pas se faire aux dépens de la mission panquébécoise qu'ont à remplir les hôpitaux universitaires», a répliqué le Dr Barrette.