Après 40 ans d'existence, le régime d'assurance-maladie québécois a bel avenir devant lui mais à la condition que la population s'assure de le préserver, a soutenu la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, samedi.

Mme Carbonneau a souligné ce week-end, en compagnie d'autres syndicats dont la CSQ et la FTQ, l'anniversaire de l'assurance-maladie, créée le 1er novembre 1970.

«La carte soleil a un bel avenir mais en même temps, cela suppose une vigilance et une mobilisation de l'ensemble des grandes organisations, de l'ensemble des citoyens», a-t-elle affirmé à La Presse Canadienne, ajoutant que la population ne devait pas prendre pour acquis la gratuité des soins.

«Il y a beaucoup de menaces qui pointent à l'horizon et n'y a qu'une mobilisation citoyenne qui peut renverser la vapeur», a-t-elle ajouté, parlant notamment de l'idée d'un ticket modérateur qui a finalement été abandonnée par Québec.

Ainsi, dans le cadre du 40ième anniversaire, les Médecins québécois pour le régime public, appuyés des syndicats, exhortent le gouvernement à assurer la consolidation et le développement du système de santé public.

De son côté, la Coalition Solidarité Santé veut sensibiliser la population sur l'importance d'un tel régime public et universel de santé.

Selon la coordonnatrice de la Coalition, Monica Dunn, il ne faut pas céder à un certain discours qui tend à faire revenir le Québec 40 ans en arrière. Selon elle, le principe d'utilisateur payeur est inéquitable et une grande partie de la population en ferait les frais.

Mme Dunn rappelle qu'avant l'entrée en vigueur du régime public d'assurance-maladie, des gens s'endettaient pour se faire soigner ou attendaient avant de consulter, avec des conséquences dévastatrices sur leur santé.

La Coalition vient de lancer des capsules vidéo sur le web pour, selon elle, briser certains mythes qui persistent, dont ceux entourant les bienfaits de la privatisation.

Selon Monica Dunn, il faut prendre conscience des impacts de l'effritement du réseau public de santé et des services sociaux et se rappeler qu'il y a 40 ans, le Québec a fait le «choix que la santé était un droit».

«On recrée des injustices qu'on a voulu régler, c'est inadmissible», a dit Claudette Carbonneau, ajoutant une nouvelle fois que c'est à la population d'assurer la pérennité du régime.