Le virage technologique négocié par les ministères de la Santé de certaines provinces canadiennes a permis de réaliser des économies de l'ordre de 436 millions de dollars à travers le pays en un an, révèle une étude rendue publique mercredi.

Le Canada aura dépensé près d'un demi-milliard de dollars de moins dans le secteur des médicaments grâce à l'implantation d'un réseau permettant aux pharmaciens et aux médecins d'accéder directement aux dossiers informatisés de leurs patients. Ces dossiers énumèrent les médicaments prescrits aux patients et fournissent un historique médical qui permet d'éviter de potentielles interactions médicamenteuses ou réactions allergiques.

L'étude ayant permis de chiffrer ces économies a été effectuée par Deloitte pour le compte d'Inforoute Santé Canada, une organisation financée par Ottawa. Fondée en 2001, elle a pour mission d'aider les provinces et les territoires à adopter les dossiers de santé électroniques.

L'étude attribue ces économies à l'adhésion accrue aux traitements médicamenteux de la part des patients, à la hausse de la productivité des pharmaciens, à la diminution de l'occurrence des effets indésirables de médicaments, et à la baisse des abus médicamenteux.

Pour l'instant, les provinces de l'Ouest et l'Île-du-Prince-Édouard sont les plus branchées.

Et selon la première vice-présidente de l'adoption clinique et de l'innovation d'Inforoute Santé Canada, en poursuivant l'implantation du système (appelé Génération 2), les économies pourraient atteindre le milliard de dollars.

«Nous avançons le plus rapidement possible», a affirmé Jennifer Zelmer.

Au Québec, la mise en oeuvre du projet de modernisation du projet du Dossier de santé du Québec a pris un retard considérable -à un point tel que l'interface mise au point par l'entreprise Bell xwave est devenue désuète, révélait le quotidien La Presse en juin.

Un mois plus tôt, le Parti québécois avait dénoncé les lenteurs dans l'informatisation des dossiers des patients québécois. Le porte-parole péquiste en matière de santé, Bernard Drainville, avait rappelé que le projet de dossier santé du Québec aurait normalement dû être complété cette année.

«Le dossier santé du Québec est paralysé, rien n'avance ou si peu, avait-t-il dit. Lorsqu'il a été lancé en 2006, le projet devait être terminé pour 2010.»