Cette fois, c'est la bonne. La présidente du syndicat des infirmières, Régine Laurent, affiche un «optimisme mesuré» dans les négociations qui reprennent avec le gouvernement, sur le renouvellement de leur convention collective.

Représentant près de 60 000 professionnelles en soins, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) est le seul syndicat du Front commun du secteur public à ne pas avoir signé le règlement global convenu au début de l'été.

«Maintenant, on va être au moins dans un réel processus de négociations, on va pouvoir avoir des échanges, a-t-elle souligné dans une entrevue téléphonique cette semaine. Au printemps, tout ce que (la partie patronale) nous disait, c'est qu'elle n'était pas d'accord, mais on ne savait pas pourquoi.»

Les négociations avaient été rompues pendant tout l'été, mais ont repris il y a peu, avec l'arrivée de la nouvelle présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne.

Mme Laurent a rappelé que Mme Courchesne a été claire: la FIQ n'est plus obligée de se plier aux conditions que les autres syndicats du Front commun ont acceptées.

«On a eu la garantie, avec Mme Courchesne, qu'on n'avait plus d'obligation préalable d'accepter ce que les autres avaient accepté comme entente de principe, avant de pouvoir négocier de choses particulières pour la FIQ.»

Mme Laurent a indiqué que les deux parties viennent de convenir d'un plan de travail et qu'elles aborderont maintenant les enjeux de fond, qui ont mené à l'impasse du printemps dernier.

La réorganisation du temps de travail, le recours aux agences privées, ainsi que l'obtention de postes à plein temps pour les effectifs à temps partiel sont à l'ordre du jour, entre autres.

Le noeud du litige demeure l'aménagement du temps de travail. La FIQ a proposé divers scénarios, mais elle demande essentiellement au gouvernement de payer les infirmières une demi-heure de plus par jour, ce qui correspond au temps qu'elles prennent pour faire le relais des équipes de quart. Le coût de cette mesure serait de 100 millions $ par année, selon les calculs de la FIQ.

Le syndicat proposera encore une fois trois ou quatre modèles d'horaire et est prête à en discuter, mais ne connaît pas encore l'humeur du gouvernement sur ces scénarios.

«Tout ce qu'on a fait, au cours des négociations (précédentes), c'est d'écouter le gouvernement et de répondre à ses préoccupations. Souvent ils ont peur d'avoir peur.»

Quant à l'échéancier, Mme Laurent juge qu'il est «difficile» d'évaluer le déroulement des négociations, tant que les points chauds ne seront pas abordés, ce qui sera fait sous peu. Mais une entente à l'automne est possible.

«C'est ça qu'on souhaite, tout à fait, ça c'est clair», a-t-elle conclu.