L'agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSS) a fait durant l'été une offre d'achat sur la résidence Le Vivalis, à Pointe-Claire. Cet établissement de 131 unités, propriété du Groupe Maurice, accueille uniquement des personnes âgées en perte d'autonomie et n'est toujours pas certifié. L'Agence souhaite pourtant le transformer en centre de soins de longue durée (CHSLD).

L'immeuble du Vivalis devra pour cela non seulement faire l'objet de transformations importantes, mais aussi être agrandi puisque l'Agence souhaite y reloger les quelque 300 patients du CHSLD Grace-Dart, dans l'est de Montréal, qui est devenu vétuste.

Pour l'instant, le Vivalis ne peut accueillir qu'une centaine de pensionnaires. L'Agence prévoit dépenser 27 millions pour l'agrandir.

Selon la directrice générale adjointe de l'Agence, Louise Massicotte, c'est le Groupe Maurice qui a proposé à l'ASSS de lui vendre l'immeuble: «Ils nous ont dit qu'ils avaient un bâtiment et qu'ils cherchaient de la clientèle.»

L'Agence a alors voulu savoir s'il était possible de transformer cette résidence en CHSLD parce qu'on «manquait de places»dans l'Ouest. La Corporation d'hébergement du Québec a reçu le mandat d'évaluer les coûts de la transformation du Vivalis en CHSLD. «On a conclu que ça pouvait avoir un potentiel», a expliqué Mme Massicotte.

L'Agence a donc formé un comité pour étudier la question, et une offre d'achat a été faite «récemment». «Je ne saurais prédire la fin des discussions», dit toutefois Mme Massicotte.

Le Groupe Maurice nie avoir proposé à l'Agence de Montréal de lui vendre le Vivalis. «C'est l'Agence qui nous a sollicités il y a quelques années. Le processus s'est étiré. On a ralenti la location de nos chambres pendant ce temps parce qu'on ne voulait pas devoir expulser nos résidants si l'Agence nous achetait, explique la vice-présidente du développement du Groupe Maurice, Marie-Michelle Del Balso. Mais le Vivalis n'est pas à vendre. Nous n'avons jamais vendu d'immeuble au public. Et nous n'avons pas pressenti l'Agence; elle a fait une offre d'achat et nous l'avons refusée.»

À l'Agence, on assure que des pourparlers sont toujours en cours avec le Groupe Maurice et que tous les détails du projet ne peuvent pour l'instant être dévoilés.

Jean-Philippe Grad, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), est choqué de voir que l'Agence veut acheter une résidence privée non conforme à la certification. D'autant plus que, au mois de mai, l'Agence a fermé la résidence Griffith-McConnell, qui comptait environ 300 pensionnaires, dans le quartier Côte-Saint-Luc.

«Cette résidence était conforme aux normes et on l'a fermée! Pourquoi ne l'a-t-on pas achetée au lieu d'en acheter une non conforme dans l'Ouest-de-l'Île?»demande M. Grad.