Horrifiée, scandalisée... La porte-parole de l'opposition officielle sur les questions qui touchent les aînés, Lisette Lapointe, ne manquait pas de qualificatifs, hier, pour exprimer les sentiments qu'ont suscités chez elle des articles de La Presse sur les lacunes du processus de certification des résidences privées pour personnes âgées.

«Ça ne se peut pas, un gouvernement aussi irresponsable, qui laisse aller les choses comme ça! On a beau faire des règlements, si on ne les applique pas, ça ne vaut rien, dit-elle. On n'a pas le droit de traiter nos aînés de cette façon.»

La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, est elle aussi «scandalisée» de voir à quel point le Québec ne prend pas soin de ses aînés: «Le gouvernement Charest a réduit l'hébergement dans les centres publics pour confier au privé les aînés en lourde perte d'autonomie. Il a atteint des sommets d'irresponsabilité.»

Le directeur général de l'Association des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP), Luc Vallerand, juge que la certification est «hors contrôle». «Il y a des solutions, mais on ne fait rien pour redresser la barre», juge-t-il.

La présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Francine Lévesque, estime que «trop de faits et d'indices récemment dévoilés nous conduisent à conclure à l'échec de la certification des résidences privées». Selon elle, les critères de certification doivent être rehaussés et le gouvernement doit «cesser d'être complaisant à l'égard de propriétaires de résidences privées».

Un processus «perfectible»

La nouvelle ministre déléguée aux services sociaux, Dominique Vien, défend quant à elle son règlement sur la certification des résidences privées pour personnes âgées. «C'est sérieux, pas inutile du tout, mais perfectible», dit-elle.

Mme Vien rappelle que, avant 2007, aucune règle n'encadrait les résidences privées. «C'est une première en Amérique du Nord! On fait figure de proue avec ce règlement», note- t-elle, tout en reconnaissant qu'elle étudie actuellement les moyens de le «bonifier».

Mme Vien ajoute que, si le gouvernement fait preuve de «souplesse» avec les résidences privées, c'est qu'il est dans «une démarche de certification». «Mais jamais on n'accorde de certification au rabais, jure-t-elle. On ne fait pas de compromis sur la sécurité et l'intégrité des personnes âgées.»

Elle relève que, depuis 2005, son gouvernement a investi 665 millions dans la création de lits en CHSLD en plus de créer des places en ressources intermédiaires et d'investir dans les soins à domicile.