Les médecins urgentologues canadiens pressent les députés fédéraux de maintenir l'enregistrement des armes d'épaule.

L'Association canadienne des médecins d'urgence (ACMU) a fait savoir mercredi qu'elle s'opposait au démantèlement partiel du registre des armes à feu, car celui-ci sauve des vies.

«En tant que médecins de première ligne, nous sommes régulièrement témoins des blessures et des morts horribles qui résultent des armes à feu», a affirmé Carolyn Snider, médecin membre du comité des affaires publiques de l'association.

«Notre comité a donné pour instruction à l'ACMU d'appuyer vigoureusement les efforts faits pour réduire le lourd bilan humain associé à la mauvaise utilisation des armes à feu, en s'opposant à l'annulation de l'enregistrement des armes d'épaule», a-t-elle ajouté.

Mme Snider a précisé que l'association n'avait pas pour intention de faire des criminels des propriétaires d'armes se pliant à la loi.

«Nous reconnaissons que la très grande majorité des propriétaires d'armes au Canada sont des citoyens responsables. L'enregistrement des armes d'épaule n'a pas pour objectif de les traiter comme des criminels, mais de protéger les gens vulnérables parmi nous, et nous recommandons fortement aux députés qu'ils s'opposent au projet de loi C-391», a-t-elle déclaré.

Ce projet de loi d'initiative parlementaire, déposé par la députée conservatrice Candice Hoeppner, a franchi l'étape de la deuxième lecture -a donc été adopté en principe- en novembre dernier.

Le vote, qui s'est soldé par un résultat de 164 voix contre 137, est survenu après que 12 néo-démocrates et huit libéraux de circonscriptions rurales et nordiques eurent tourné le dos à leurs propres partis pour appuyer le projet de loi.

Le projet de loi sera soumis à un vote le 22 septembre.

Les médecins de l'ACMU ajoutent leur voix à une série d'organisations, incluant plusieurs associations policières, qui s'opposent à l'abolition du registre des armes d'épaule.

Mme Snider a indiqué qu'il ne s'agissait pas uniquement d'une question de criminalité. Les trois quarts des morts causées par des armes à feu au Canada en 2006 étaient des suicides, a-t-elle précisé.

Les suicides au moyen d'armes à feu ont diminué de façon significative depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur les armes à feu, a affirmé Mme Snider dans un communiqué émis par l'ACMU.