Un groupe de citoyens en faveur de la transformation de l'ancien hôpital chinois du quartier Villeray en centre d'hébergement pour patients inuit demandent à leurs élus municipaux d'appuyer eux aussi le projet.

«Maintenant que nous connaissons le projet, l'arrondissement pourrait dignement changer d'idée», estime Geneviève Beaudet, qui habite juste en face de l'hôpital.

Choqués par la réaction de certains de ses concitoyens, Mme Beaudet et une poignée de voisins ont récemment formé un groupe de soutien envers l'arrivée du centre d'hébergement. Il compte actuellement une soixantaine de membres.

Certains d'entre eux se présenteront au conseil d'arrondissement de Villeray/Saint-Michel/Parc-Extension demain soir pour demander à leurs élus de lever l'avis de motion qu'ils ont déposé ce printemps. En instaurant ce moratoire, l'arrondissement souhaitait se donner le temps nécessaire pour bien analyser le projet.

Rappelons qu'au mois de mai, l'annonce de l'arrivée du centre d'hébergement pour Inuits a suscité de vives réactions dans le quartier Villeray. La mairesse de l'arrondissement, Anie Samson, s'y est d'abord opposée, craignant que le centre n'apporte des problèmes sociaux. Des citoyens ont même distribué un tract intitulé Danger imminent pour mettre la population en garde contre une augmentation de la criminalité.

Plusieurs craignaient alors qu'il s'agisse d'un refuge pour toxicomanes. Or, le centre est destiné à loger des citoyens du Grand Nord qui sont transportés à Montréal pour recevoir des soins de santé spécialisés.

«La phase d'ignorance est maintenant dernière nous», estime Geneviève Beaudet, qui est technicienne de bureau dans une université montréalaise. À son avis, le centre d'hébergement peut contribuer au développement de la communauté tout en étant bénéfique sur le plan économique.

Au cabinet de la mairesse, on indique que les élus analyseront la demande des citoyens. L'attachée de presse au cabinet, Marisa Celli, rappelle que l'arrondissement attend les résultats d'une étude menée par l'agence de la santé et des services de Montréal sur les impacts environnementaux du projet.