La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a rejeté mardi la dernière offre du gouvernement en vue d'une entente dans le secteur de la santé. Le syndicat, qui représente 55 000 infirmières et 3000 inhalothérapeutes, croit que le fossé entre les deux parties est si grand qu'un règlement avant l'été semble «inatteignable».

Les déléguées de la FIQ se sont réunies aujourd'hui à Montréal pour se prononcer sur les offres déposées lundi soir par le gouvernement provincial. Insatisfaites des clauses qui portent sur le réaménagement du temps de travail et le recours aux agences privées, elles les ont rejetées à l'unanimité.

«Nous avons ardemment souhaité et nous avons tout fait pour avoir un règlement avant l'été», a affirmé, au terme de la rencontre, la présidente de la FIQ, Régine Laurent. «Cependant, on a toujours dit que l'on n'aurait pas une entente à tout prix. Le gouvernement demande encore aux professionnels en soin de financer davantage les solutions avec lesquelles il est en accord, mais dans lesquelles il ne veut pas investir.»

Des offres «incohérentes»

Selon la dernière offre du gouvernement, les infirmières qui travaillent de soir et de nuit pourraient choisir de faire leur semaine de travail en trois journées de douze heures ou en quatre journées de neuf heures. Des primes pour les travailleurs qui se rendent disponibles le soir, la nuit et dans le secteur des soins critiques sont également prévues.

«Le gros problème avec cette offre, c'est que le gouvernement peut y mettre fin quand bon lui semble. Pour nous c'est incohérent», a dit Mme Laurent.

La présidente de la FIQ déplore par ailleurs qu'il n'y ait pas de mesures pour les employées qui travaillent de jour. Elle demande également que les employées à temps partiel - qui représentent environ 40% du personnel - obtiennent davantage de jours à l'horaire.

«Nous avons présenté quatre modèles de réaménagement du temps de travail», a précisé Mme Laurent. «Nous sommes prêtes à sacrifier à hauteur de 200 millions en congés et en jours fériés. En échange, nos demandes exigent 100 millions en investissement de la part du gouvernement.»

Pour ce qui est des agences privées, le gouvernement propose de mettre sur pied un comité d'étude qui entrerait en fonction après la signature du renouvèlement des conventions collectives. La FIQ voudrait régler cet enjeu dans le prochain contrat de travail des professionnels de la santé.

Environ 242 000 travailleurs oeuvrent dans le secteur de la santé et des services sociaux. Rappelons qu'une entente a été signée jeudi entre le gouvernement et 108 000 employés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN. Le syndicat représente 7000 infirmières ainsi que des préposés aux bénéficiaires, des techniciens, des préposés à l'entretien et des employés de bureau.

Aujourd'hui, une entente de principe est également survenue avec la Fédération des professionnels (CSN) en vue du renouvellement des conventions collectives d'environ 5000 techniciens et professionnels du réseau de la santé.

«Cette deuxième entente de principe confirme qu'il est possible de convenir d'un règlement négocié avec toutes les catégories d'emploi présentes dans le réseau de la santé et des services sociaux», a affirmé le ministre de la Santé Yves Bolduc, par voie de communiqué. «Je suis confiant que sa conclusion émulera les négociations qui se poursuivent avec les autres syndicats et que sous peu, d'autres règlements surviendront.»