Le ministre de la Santé, le Dr Yves Bolduc, estime que les heures d'attente interminables dans les urgences seront bientôt révolues au Québec. Et afin de redresser la situation dans la région de Montréal, il confirme son intention de faire construire deux nouveaux hôpitaux, d'ici de cinq à sept ans. Le premier dans l'Est, qui aura pour effet de désengorger l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, et l'autre dans le secteur de Vaudreuil-Soulanges, où la clientèle explose.

«Le problème avec l'hôpital Maisonneuve-Rosemont de même qu'avec l'hôpital Notre-Dame, c'est qu'il nous manque un hôpital, soutient le ministre. Un agrandissement ne serait pas suffisant et serait trop coûteux. Quand on regarde la géographie de la région, on constate qu'il manque environ 300 lits dans l'est de Montréal, 225 lits pour la pointe ouest.»

L'augmentation du nombre de malades et le vieillissement de la population sont des facteurs qui, selon M. Bolduc, ont contribué à aggraver la situation dans les urgences de la province. À cela, il faut ajouter la grippe A (H1N1), dit-il. À ce chapitre, Yves Bolduc explique que les mesures pour diminuer les temps d'attente dans les urgences ont dû être détournées l'an dernier pour lutter contre la menace de pandémie.

Mais, insiste le ministre de la Santé, il n'y a «pas une détérioration du réseau. Il faut bien souligner qu'il n'y a pas eu de rupture de services dans nos urgences».

Séjours de 48 heures

Fort des mesures entreprises depuis janvier, M. Bolduc note une diminution de 15% au cours des 3 derniers mois, dans l'ensemble de la province, du nombre de patients qui passent plus de 48 heures sur une civière. Dans la région de Montréal, on parle d'une diminution de 32% comparativement à la même période l'an dernier, ajoute-t-il.

«J'avais demandé 3 ans l'an dernier pour réduire le nombre de séjours de plus de 48 heures et avec les dernières données, je suis à même de dire que l'objectif sera atteint cette année. Mais je ne veux pas crier victoire immédiatement. Il reste que la tendance est en train de s'inverser grâce à nos mesures. On a donc probablement atteint notre maximum l'an dernier», assure-t-il.

Le ministre Bolduc répète enfin que l'une de ses priorités est d'investir dans les soins de première ligne, en s'attaquant à la pénurie de main-d'oeuvre.

«Cette année, indique-t-il, le nombre de médecins qui va sortir des universités va augmenter parce qu'on a augmenté le nombre dans les facultés de 400 à 800. Ça prend 6 ans pour former un médecin et cette année, on va commencer à voir les résultats dans toutes les régions.»