Des problèmes «extrêmement importants» subsistent dans les négociations entre le gouvernement et les infirmières.

C'est le constat qu'ont dressé lundi les syndicats qui forment le front commun des employés du secteur public. Le gouvernement admet aussi qu'il y a des «problèmes», mais rappelle que les discussions se poursuivent et que les communications ne sont pas rompues.

Les pourparlers ont progressé de façon substantielle aux tables sectorielles dans la fonction publique et en éducation, où il y a même eu entente de principe. Mais en santé, il y a blocage, particulièrement dans ce qui touche l'organisation du travail.

Selon le porte-parole du front commun, Gilles Dussault, il n'y pas encore de solution aux horaires de travail «débridés» des infirmières. Les heures supplémentaires entraînent notamment du surménage et des problèmes de rétention, puisque des travailleuses abandonnent la profession ou vont travailler en agence privée, a-t-il expliqué.

«Les distances entre les parties sont plus grandes en santé, a-t-il convenu dans un entretien téléphonique. Ça devient plus compliqué à régler.»

Personne n'a quitté la table en santé, mais le rythme des négociations est «extrêmement lent» et les problèmes «extrêmement importants», a décrit la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, au cours d'une conférence de presse à Montréal.

«Je serais découragée de constater que le gouvernement serait capable de trouver des solutions pour la fonction publique, pour le réseau de l'éducation, et qu'il n'aurait rien à dire, rien à proposer, rien à admettre comme solution pour le réseau de la santé et des services sociaux, alors que pour la population, il est absolument évident que c'est là que les principaux problèmes se posent», a-t-elle commenté.

Elle soutient que le front commun veut donner «un sérieux coup de barre» en profitant de la présence des médiateurs pour faire avancer les discussions.

Elle a aussi rappelé qu'il reste la question des salaires à régler en table centrale, «et ce n'est pas rien». Toutefois, le «dernier droit» ne sera pas entamé tant et aussi longtemps que les tables des différents secteurs n'auront pas obtenu de règlement, a-t-elle indiqué.

Par ailleurs, en éducation, les syndicats réclament des ressources professionnelles pour aider les enfants qui souffrent de problèmes d'apprentissage.

M. Dussault déplore même l'incohérence des gens d'affaires, qui condamnent le décrochage et demandent en même temps de réduire les investissements dans les services publics. Il demande leur appui dans cette cause.

La présidente du Conseil du Trésor, Monique Gagnon-Tremblay, a reconnu qu'il y a des difficultés. Elle a toutefois ajouté que les pourparlers se sont engagés rapidement dès l'automne et que les conventions ne sont échues que depuis le 31 mars.

«Il y a des problèmes, la seule façon de les résoudre, c'est d'être aux tables. Ce n'est pas un obstacle aux négociations, les lignes de communication ne sont pas rompues.»

Mme Carbonneau estime qu'il est encore possible d'arriver à un règlement global ce printemps.

«Techniquement, c'est possible et hautement souhaitable», a-t-elle conclu.