Deux des principaux regroupements de retraités au Québec s'inquiètent fortement du fait que l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal signe 72% de ses contrats de service en hébergement avec des résidences privées non certifiées.

«Je trouve ça déplorable. L'Agence doit s'assurer que les résidences dans lesquelles elle réfère des patients soient certifiées! Est-ce légal de faire autrement?» demande la présidente de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP), Madeleine Michaud.

 

Sur les 2000 places d'hébergement achetées par l'Agence de Montréal, 1393 sont dans des établissements non certifiés. Mme Michaud croit que le gouvernement n'accorde pas assez de ressources publiques aux aînés et c'est pourquoi les agences doivent se tourner vers le privé. Une situation «inacceptable».

«Le gouvernement se tire dans le pied en faisant affaire avec le privé! Au public, la qualité est plus facilement contrôlable. On apprend aujourd'hui que 72% des places achetées par l'Agence à Montréal sont dans des résidences non certifiées... On devrait construire plus de places au public», croit elle aussi la présidente de l'Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), Mariette Gélinas.

Le gouvernement a adopté le programme de certification des résidences privées pour aînés il y a deux ans. Afin d'obtenir leur permis, elles doivent respecter 26 critères. Tous les établissements devaient avoir obtenu leur certification en février 2009. Mais actuellement, seulement 53% des résidences privées de Montréal sont certifiées.

La directrice de l'Association des ressources intermédiaires d'hébergement du Québec, Martine Castonguay, déplore elle aussi que plusieurs résidences privées ne soient toujours pas certifiées. Elle précise toutefois que les ressources intermédiaires ne sont pas soumises à ce processus de certification. «Il y a d'autres critères de qualité et nous sommes en train de développer un autre système d'agrément encore plus sévère», dit-elle.