Deux autres organisations se joignent à une dizaine de groupes et associations réclament au gouvernement un moratoire sur le projet de Loto-Québec d'exploiter un site de jeu en ligne. «Dans le meilleur des mondes, on souhaiterait que le jeu en ligne ne se développe pas au Québec, mais à défaut d'obtenir cette demande pourquoi ne pas s'asseoir et analyser les risques en tenant compte des lois existantes», a affirmé la présidente de l'Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), Lucie Thibodeau, en point de presse ce matin.

Son organisation, de concert avec l'Ordre des travailleurs sociaux et thérapeutes conjugaux et familiaux de la province, a envoyé une lettre cette semaine au cabinet du ministre des Finances, Raymond Bachand, afin d'obtenir un moratoire et la mise en place d'un comité d'éthique social sur le jeu étatisé. Cette demande survient dans la foulée d'une analyse de l'Institut national de santé publique de Québec, dont La Presse a dévoilé les détails la semaine prochaine, réclamant un report du projet d'au moins un an.

Claude Leblond, président de l'Ordre, se demande pour sa part pourquoi le gouvernement ne s'appuie par sur la loi provinciale pour contrer la pauvreté et l'exclusion sociale afin de procéder à une étude d'impact du jeu en ligne sur la santé mentale et les risques psychosociaux.

«On dirait que quand il s'agit de problèmes psychosociaux l'état minimise les problèmes comparativement aux problèmes de santé mentale, dit-il. Pourtant, des études ont démontré que les jeunes et les plus démunis de notre société sont plus à risque. Et malgré tout, le gouvernement n'a pas cru bon, en tout cas à notre connaissance, d'analyser les coûts sociaux, notamment l'impact sur les relations de couple, et les risques de négligence au travail.»

Tant l'ASPQ que l'Ordre représentant travailleurs sociaux et thérapeutes s'entendent pour dire que les organismes ne sont pas prêts pour faire face à la problématique du jeu en ligne au Québec. D'autres organisations, notamment celle représentant les médecins de famille, ont également réclamé un moratoire au ministère des Finances.