Les lois anti-tabac auraient fait chuter radicalement les taux d'hospitalisation pour plusieurs maladies dont les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les infarctus et l'asthme, révèle une vaste étude menée par un groupe de chercheurs canadiens.

Selon la recherche, publiée hier dans le Canadian Medical Association Journal, l'interdiction de fumer dans les restaurants de Toronto aurait globalement réduit les admissions de 39% pour trois problèmes cardiaques et de 33% pour trois problèmes respiratoires.

Les chercheurs se sont penchés sur trois maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC, angine) et trois maladies respiratoires (asthme, pneumonies ou bronchites, maladie pulmonaire obstructive chronique).

L'étude a examiné les taux d'hospitalisation de la métropole anglophone de 1996 à 2006. Les chercheurs ont choisi d'étudier le cas de Toronto car des lois anti-tabac ont graduellement commencé à y être implantées à partir de 1999. En Ontario, les lois anti-tabac ont été sous juridiction municipale jusqu'en 2006, lorsque la province a décidé d'interdire la cigarette dans les lieux publics de son territoire.

Pour s'assurer de la validité de leurs résultats, les scientifiques ont ensuite comparé ces taux avec ceux de deux autres municipalités ontariennes qui n'étaient pas dotées d'une politique sans fumée.

Les données recueillies indiquent qu'à partir de l'entrée en vigueur de la loi anti-tabac, en 1999, jusqu'en 2006, les taux d'hospitalisation pour les six maladies étudiées ont graduellement chuté. Les résultats les plus impressionnants ont été enregistrés entre 2001 et 2004, période au cours de laquelle la cigarette a été peu à peu bannie des restaurants.

Au cours de cette période, 17% moins de Torontois ont souffert d'un infarctus. Différentes études menées dans le monde recensent que l'arrivée de lois anti-tabac ont fait chuter les taux d'hospitalisation pour cette maladie entre 8% et 40%. C'était toutefois l'une des premières fois où l'on mesurait l'incidence des politiques sans fumée sur d'autres maladies cardiovasculaires et sur des problèmes respiratoires.