Le Parti québécois a dénoncé, jeudi, les lenteurs dans l'informatisation des dossiers des patients québécois.Le porte-parole péquiste en matière de santé, Bernard Drainville, a soutenu que ces retards qui s'accumulent font en sorte que les médecins perdent un temps précieux à jongler avec de la paperasse.

«Actuellement on utilise l'informatique pour faire la commande pour s'acheter une maison, pour à peu près tout, a-t-il dit. Pendant ce temps, nos médecins de famille brassent du papier.»

M. Drainville a rappelé que le projet de dossier santé du Québec (DSQ) aurait normalement dû être complété cette année, contrairement à ce qu'il constate.

«Le dossier santé du Québec est paralysé, rien n'avance ou si peu, a-t-il dit. Lorsqu'il a été lancé en 2006, le projet devait être terminé pour 2010.»

Le député péquiste a enjoint le ministre de la Santé, Yves Bolduc, à présenter un nouvel échéancier qui permettra de savoir quand cet outil informatique sera disponible pour les médecins du Québec.

Selon le PQ, parmi toutes les provinces canadiennes, le Québec est en queue de peloton quant à l'informatisation des dossiers dans le réseau de la santé.

L'attachée de presse du ministre, Karine Rivard, a reconnu que l'échéancier du DSQ avait été revu et que la date d'entrée en service est prévue à la fin de 2011.

«Le projet de DSQ progresse bien et on exerce un suivi rigoureux sur les différents aspects», a-t-elle dit.

Mme Rivard a cependant reconnu que certaines difficultés ont créé des délais dans le cadre du projet pilote en cours actuellement.

«C'est un projet qui est ambitieux et qui est très gros mais tout le monde reconnaît que l'avenir passe par l'informatisation du réseau», a-t-elle dit.

M. Drainville a estimé que le DSQ, qui a nécessité jusqu'ici 320 millions $ d'investissement, coûtera au final 1 milliard $.

Par ailleurs, le porte-parole péquiste s'est inquiété de récentes allégations de malversation dans l'attribution de contrats informatiques du gouvernement.

Sans vouloir établir de lien avec le DSQ, M. Drainville a cependant affirmé qu'une enquête publique sur la collusion dans la construction permettrait certainement d'en apprendre sur les pratiques dans d'autres domaines, comme celui des technologies de l'information.

Photo d'archives La Presse

Bernard Drainville, critique péquiste en matière de santé.