Pendant que l'Ontario se démarque des autres provinces en diminuant d'une manière notable ses délais d'attente pour certaines interventions, le Québec ne parvient pas à améliorer les siens pour la chirurgie de la cataracte ou le remplacement articulaire. Et c'est particulièrement vrai pour l'arthroplastie de la hanche, une intervention qui peut sauver des vies chez les personnes âgées si on la pratique assez tôt.

Au Québec, en 2009, 12% des patients ont attendu plus de trois mois pour obtenir un remplacement de la hanche, comparativement à 3% en 2008 et à 5% en 2007. Pour le remplacement du genou, les temps d'attente ne se sont pas non plus améliorés au Québec: 85% des patients ont obtenu leur opération en moins de trois mois, comparativement à 90% des patients en Ontario.

>>> Voyez notre tableau sur les temps d'attente par province

 

Ces résultats sont tirés du dernier rapport sur les temps d'attente de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), dont l'étude comprend pour la première fois cette année des données sur les interventions de réparation de la hanche en urgence, soit dans un délai de 48 heures et moins.

Les délais en chirurgie, analysés pour chaque province, ont été déterminés à la suite d'une rencontre entre les premiers ministres, en 2004, qui s'étaient entendus sur des interventions prioritaires: traitement du cancer, soins cardiaques, restauration de la vue, arthroplastie et imagerie diagnostique.

D'une manière générale, au Québec, les délais sont restés inchangés, tant pour les remplacements articulaires que pour la restauration de la vue. Étant donné que la province fonctionne différemment des autres pour les fractures de la hanche, en n'indiquant pas l'heure de l'intervention prescrite dans un délai de 48 heures et moins, l'ICIS n'a pas été en mesure de comparer sa performance aux autres. Idem pour les interventions en cardiologie, en oncologie et en imagerie diagnostique.

Globalement, il est clair que l'Ontario est la province qui a accompli le plus de progrès, depuis trois ans. Les temps d'attente ont diminué dans tous les secteurs, à l'exception des pontages cardiaques. À cet égard, on explique que le Québec ne fonctionne pas avec les trois degrés d'urgence utilisés par les autres provinces. On y a établi cinq degrés de priorité, de «moins de 24 heures» à «moins de trois mois.»

À l'Institut, on explique par ailleurs la bonne performance de l'Ontario par rapport au Québec par la pente que la province avait à remonter dans ses délais d'attente.

«Si on regarde le remplacement de la hanche, par exemple, on constate que l'intervention avait lieu dans un délai de 210 jours en Ontario, en 2007, alors que seulement 5% des patients québécois avaient attendu plus de trois mois cette année-là, explique Claude Lemay, gestionnaire à l'ICIS, bureau de Québec. L'Ontario avait du rattrapage à faire dans ses délais d'attente.»

L'ICIS n'a pas de pouvoir décisionnel mais, à l'analyse des données, il remarque que les performances sont différentes d'un établissement à l'autre et même d'une région à l'autre. En conséquence, de 92 à 100% des patients sont parvenus à obtenir des traitements en radiothérapie en moins de 28 jours au Québec, en 2009. En Ontario, 77,1% ont été traités dans un délai de 1, 7 et 14 jours durant la même période.

Au chapitre de la réparation de la hanche à la suite d'une fracture, la moyenne nationale, le Québec mis à part, indique que 79% des patients sont entrés en salle d'opération en 48 heures et moins. Le résultat le plus élevé revient à la Colombie-Britannique, avec 83% des patients en salle d'opération en deux jours et moins.

«C'est clair que nous aimerions que 100% des patients au Canada obtiennent leurs soins dans les délais prescrits, ajoute M. Lemay, de l'ICIS. Mais dans le cas de la fracture de la hanche, nous sommes conscients que c'est plus difficile. Notamment parce que l'état de santé des patients est parfois trop précaire pour les opérer immédiatement ou dans les 48 heures.»