Même s'il a été reconnu coupable de négligence, l'urgentologue Bruno Blais n'écope que d'une « réprimande » à l'égard du décès de Paul Buisson, mort à l'urgence de l'hôpital St-Eustache en 2005, à la suite d'une surveillance inadéquate.

Dans une décision rendue publique aujourd'hui, par le Conseil de discipline du Collège des Médecins, on explique qu'une réprimande, c'est-à-dire une note au dossier du Dr Blais, constitue une sanction « juste, équitable et appropriée. » Le conseil de discipline précise que la sanction « n'a pas pour but de punir l'intimé, mais bien d'aider à modifier son comportement médical. »

Dr Blais n'est pas le seul blâmé dans le décès de l'animateur et comédien de la télésérie Lance et Compte, décédé à l'âge de 41 ans, après s'être rendu à l'urgence parce qu'il souffrait de pierres aux reins. Au cours des prochains mois, le Collège des Médecins devra se prononcer sur la sanction à imposer à l'urgentologue Steeve Simard, reconnu coupable de ne pas avoir transféré son patient aux soins intensifs. Il a tenté de le réanimer sans succès.

Les deux fautes commises remontent au 18 et 19 avril 2005, d'abord à l'urgence de Saint-Eustache, où il avait été admis en soirée, puis à l'unité de court séjour du même hôpital où il a succombé à un arrêt respiratoire. Après avoir entendu les parties impliquées dans la cause, le conseil de discipline en est venu à la conclusion que le Dr Blais avait « négligé de rédiger, lors de la période d'observation du patient, des ordonnances adéquates afin d'assurer la surveillance du patient par un monitoring étroit, incluant la vérification des signes vitaux avant et après l'administration de narcotiques ».

À cet égard, on explique que l'urgentologue a limité ses directives à la seule prise des signes vitaux aux huit heures. Plus loin, on explique qu'étant donné que les narcotiques sont susceptibles d'entrainer une détresse respiratoire. Que la prescription de Gravol était de nature à augmenter les effets secondaires des narcotiques. Et que, considérant l'obésité du patient, et l'augmentation des doses de narcotiques, il aurait fallu rédiger des « ordonnances de surveillance particulière. »

Depuis le tragique décès de M. Buisson, qui a plongé en deuil l'univers des nouvelles du sport au Québec, on assure que l'hôpital de Saint-Eustache a révisé ses protocoles afin que de tels gestes ne se reproduisent plus. Quant au Dr Blais, qui pratique toujours à l'urgence, il a expliqué « qu'une feuille de surveillance est à présent insérée dans le dossier de chaque patient qui reçoit des narcotiques. » Aucun autre événement de même nature ne s'est produit à cet hôpital depuis la mort de Paul Buisson.