Les agences privées d'infirmières et de placement en soins se réservent une certaine marge de profit. Par exemple, l'agence Girafe Santé paie ses infirmières entre 40 et 42$ l'heure en moyenne, mais elle facture en général 60,75$/h aux hôpitaux - plus dans les établissements où les infirmières sont moins enclines à travailler, comme aux urgences de l'hôpital du Sacré-Coeur, par exemple, ou en région.

Grâce à la Loi sur l'accès à l'information, La Presse a obtenu les sommes facturées au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Saint-Jérôme par des agences privées en 2009. L'hôpital fait largement appel au privé à cause de la pénurie de personnel. D'autres hôpitaux, comme le Lakeshore et celui de Valleyfield, notamment, font fonctionner leurs urgences en grande partie grâce aux agences privées. Les deux hôpitaux universitaires, CHUM et CUSM, ne font pas affaire avec les agences privées.

 

L'an dernier, l'établissement de Saint-Jérôme a donc versé 38 millions aux 15 agences avec lesquelles il fait affaire, soit le quart des 140 millions versés en salaires. À elle seule, Girafe Santé a reçu 790 543,64$. Le budget global du CSSS de Saint-Jérôme atteignait 205 millions l'an dernier, pour 405 lits de courte durée et 305 répartis en centre d'hébergement.

Revendications

Le front commun SISP-CSN-FTQ, qui représente notamment les infirmières, revendique des hausses de salaire de 2%. De plus, afin de rendre plus concurrentiels les salaires versés dans le secteur public, il demande un rattrapage salarial annuel de 49 cents l'heure en moyenne, ce qui équivaut à 1,75% du salaire moyen.

Avec la collaboration de William Leclerc