Québec vient de franchir un pas de plus vers la gratuité des traitements en procréation assistée.

Les deux futurs règlements qui encadreront ces pratiques seront prépubliés prochainement dans la Gazette officielle. Suivra une période de consultation de 45 jours, après quoi les règlements finaux seront publiés. La gratuité de ces services entrerait donc en vigueur à la fin du printemps.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, en a fait l'annonce jeudi, à l'Hôpital Royal-Victoria à Montréal, qui abrite justement un tel centre de reproduction.

«Les gestes posés par notre gouvernement placent le Québec à l'avant-garde. Nous sommes les premiers en Amérique du Nord à offrir une telle couverture. Même à l'échelle internationale, peu de sociétés sont aussi avancées que la nôtre dans la couverture de ces services par le régime public», a souligné le ministre Bolduc.

La gratuité sera assurée pour trois cycles de fécondation in vitro, incluant les activités médicales et les médicaments.

Afin d'éviter ou de limiter les grossesses multiples, ces règlements précisent, par exemple, qu'un médecin pourra décider de transférer un maximum de deux embryons si la femme est âgée de 36 ans et moins, et un maximum de trois embryons si la femme est âgée de 37 ans et plus.

Les règlements stipulent aussi qu'un diagnostic génétique préimplantatoire ne pourra être effectué sur des embryons que pour détecter des maladies graves et des anomalies chromosomiques.

Les services seront offerts tant aux couples qu'aux personnes seules.

Le ministre Bolduc a estimé les coûts de ces services à 32 millions $ pour la première année et à 80 millions $ «à terme». Les services de base seront en effet graduellement étendus aux régions, quoique les services plus spécialisés seront concentrés dans les cliniques de procréation et dans les centres hospitaliers universitaires.Coûts

Le ministre s'est défendu de sous-estimer les coûts pour le système de santé de ces nouveaux services. Il a fait valoir que le ministère économiserait une partie de la somme en réduisant le nombre de grossesses multiples actuellement provoquées par ces techniques.

Actuellement, a-t-il expliqué, 30% des grossesses obtenues en procréation assistée sont des grossesses multiples. Celles-ci entraînent des coûts de santé et des coûts sociaux, puisque les enfants peuvent avoir de sérieux problèmes de santé. Or, en restreignant le nombre d'embryons transférés et en limitant ainsi le nombre de grossesses multiples, de l'argent sera épargné, a-t-il fait valoir.

Les règlements abordent aussi différentes questions comme le consentement éclairé, l'éthique, l'information sur les procédures et leurs taux de succès, les normes relatives aux activités cliniques, etc.

Le ministre a profité de sa présence à l'Hôpital Royal-Victoria pour y annoncer un investissement de 2 millions $ au Centre de reproduction McGill, rattaché à cet hôpital. Cela permettra de rénover le centre et d'y ajouter de nouveaux locaux et de nouveaux équipements.