À trois semaines de l'échéance pour renouveler l'entente sur leurs conditions de travail, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a fait un ultime plaidoyer, hier, afin que l'écart de leur rémunération avec celle des médecins spécialistes soit réduit à 20%. La Fédération demande au ministre de la Santé, Yves Bolduc, d'injecter 430 millions dans son prochain budget pour soutenir la médecine familiale, ce qui comprend la rémunération.

Le Dr Louis Godin, président de la FMOQ, a prévenu que sans nouvelles mesures pour les soutenir dans la prise en charge et le suivi des patients, la pénurie de médecins va s'accentuer au Québec. Actuellement, selon les chiffres de la Fédération, un Québécois sur quatre (soit deux millions de personnes) n'a pas accès à un médecin de famille. Il manquerait 260 médecins, rien que dans le centre de Montréal.«Il y a toujours 184 postes non pourvus en résidence familiale au Québec, a expliqué le Dr Godin. Il va manquer 1100 médecins cette année. Pour intéresser la relève, il faut des mesures de soutien en clinique, comme des infirmières. Actuellement, seulement 2,9% du budget de la santé est consacré aux soins de première ligne.»

Quant à l'écart salarial avec les médecins spécialistes, le Dr Godin concède que ces derniers étudient deux ou trois ans de plus, mais il insiste pour dire que le «travail d'un médecin de famille est difficile».

À Québec, le ministre Bolduc n'a pas voulu commenter publiquement la question salariale. Karine Rivard, son attachée de presse, a indiqué que plusieurs mesures sont en place pour faire en sorte que chaque citoyen ait un médecin, notamment les groupes de médecine familiale et les cliniques-réseau, maintenant au nombre d'une quarantaine, qui offrent des services de radiologie et de laboratoire dans les cas urgents.

Le constat et les demandes de la FMOQ sont les mêmes depuis 18 mois. Sans parler de moyens de pression, la Fédération a dit espérer que le ministre Bolduc aura toute la «clairvoyance possible» sur une question qui, selon les médecins de famille, est devenue «majeure», et «cruciale».