Avant d'aller de l'avant avec la multiplication de cliniques de fertilité au sein même des hôpitaux, il faudrait s'interroger sérieusement sur les soins auxquels on veut donner la priorité, a déclaré hier Édith Deleury, présidente de la Commission de l'éthique de la science et de la technologie, organisme qui conseille le gouvernement sur les questions de santé.

Par communiqué, hier, la Commission a jeté un pavé dans la mare. Si elle ne remet pas en cause la pertinence d'offrir trois traitements de fécondation in vitro aux couples infertiles, si elle dit comprendre le désir d'être parent, la Commission écrit qu'il n'y a rien de tel qu'«un droit à l'enfant». «Par conséquent, l'État n'est pas tenu d'accéder à toutes les demandes des citoyennes et des citoyens en matière de procréation assistée», peut-on lire.

 

Au ministère de la Santé, on indique mettre toujours le cap sur un remboursement à partir du printemps.

Pourquoi, alors, diffuser ce communiqué à ce moment-ci? Mme Deleury répond que ce communiqué ne visait pas à dénoncer le remboursement par l'État de trois traitements de fécondation in vitro, mais précisément à remettre en cause l'idée lancée en janvier au ministère de la Santé de multiplier les cliniques de fertilité à l'intérieur d'hôpitaux publics.

«Au moment où l'on s'interroge sur notre capacité à donner des soins palliatifs en fin de vie, dans la mesure où les urgences sont débordées et dans la mesure où des patients n'ont plus accès à des soins essentiels, comme société, il faudrait qu'on débatte de ce que l'on devrait offrir en premier», a déclaré Édith Deleury.