L'hôpital Maisonneuve-Rosemont est dans la ligne de mire de la Direction de la santé publique de Montréal, qui s'inquiète de voir le nombre de cas de Clostridium difficile s'y multiplier depuis plusieurs mois.

La Direction de la santé publique fait un relevé mensuel des infections nosocomiales dans les hôpitaux de la métropole. Des éclosions de C. difficile sont signalées fréquemment, mais elles s'estompent généralement après quelques semaines.

 

Depuis plus d'un an, la situation est toutefois préoccupante à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, reconnaît la directrice adjointe de la Santé publique de Montréal, la Dre Terry-Nan Tannenbaum.

«L'hôpital Maisonneuve-Rosemont continue d'avoir des taux élevés; c'est pourquoi on travaille de plus près avec cet établissement pour voir comment on peut régler la situation», explique la Dre Tannenbaum. C'est pour le moment le seul centre hospitalier qui pose problème dans l'île de Montréal.

En 2007-2008, 229 cas de C. difficile ont été signalés à Maisonneuve-Rosemont. Il y en a eu 230 en 2008-2009. À ce jour, on a recensé 254 cas pour l'année 2009-2010, qui se termine au 31 mars.

La situation est telle que l'hôpital a mis sur pied, au mois de décembre dernier, un comité tactique pour tenter d'endiguer le problème. Un consultant de la Direction de la santé publique est présent pour porter main-forte à la direction de l'hôpital.

Les mesures mises en place touchent autant la formation du personnel que les soins donnés aux patients, l'entretien ménager et l'équipement. Ainsi, les patients atteints de C. difficile ont désormais chacun une chaise d'aisance et l'on utilise des bassines jetables, ce qui limite le risque de contamination, explique le responsable des communications de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, François Brochu.

Les changements mis en place au cours des derniers mois semblent porter leurs fruits. «Nous constatons une diminution des taux», déclare M. Brochu. Pour la période du 31 janvier au 28 février, on n'a relevé que 16 cas de C. difficile, comparativement à 26 pour la période du 3 au 30 janvier.

Pour la Direction de la santé publique, c'est également une bonne nouvelle. «Évidemment, nous allons continuer d'observer la situation et soutenir l'hôpital, mais c'est rassurant de voir que les mesures commencent à donner des résultats», s'est réjouie la Dre Tannenbaum.