Le nombre de médecins au Québec a augmenté moins vite que dans l'ensemble du Canada, mais plus vite que la population en général entre 2004 et 2008.

L'Institut canadien d'information sur la santé dévoile ce fait intéressant dans sa plus récente étude sur le nombre, la répartition et la migration des médecins canadiens en 2008.

Il y avait en 2008 au Québec 17 057 médecins, soit 8766 médecins de famille et 8291 médecins spécialistes.

Ainsi, entre 2004 et 2008, le nombre de médecins a crû de 5,6 pour cent au Québec, comparativement à 8 pour cent pour la moyenne canadienne.

Toutefois, pendant que le nombre de médecins augmentait de 5,6 pour cent au Québec, la croissance de la population en général n'atteignait que 2,8 pour cent.

Ainsi, le ratio de médecins est passé de 213 à 219 par tranche de 100 000 habitants entre 2004 et 2008.

Plus précisément, en 2008, cela signifiait 113 médecins de famille et 107 médecins spécialistes par tranche de 100 000 habitants au Québec.

Régions du Québec

Le nombre de médecins par tranche de 100 000 habitants varie du simple au double d'une région à l'autre au Québec.

Par exemple, il est de 82 médecins de famille par tranche de 100 000 habitants dans Lanaudière, mais de 176 médecins de famille par 100 000 habitants dans la région Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, voire 183 dans le Nord-du-Québec.

La région de Montréal a 127 médecins de famille par 100 000 habitants, celle de Québec 152, celle de l'Outaouais 96, celle de l'Estrie 139 et celle du Saguenay-Lac-St-Jean 113.

Les régions du Québec les moins bien pourvues en médecins de famille sont celles de Lanaudière, Laval, Laurentides, Montérégie, Outaouais et Mauricie-Centre-du-Québec, toutes sous la barre des 100 médecins de famille par tranche de 100 000 habitants.

Pour les médecins spécialistes, sans surprise, ce sont les régions ayant des centres hospitaliers universitaires qui sont les mieux nanties, comme Montréal, Québec et l'Estrie.

Les régions du Québec les plus dépourvues en médecins spécialistes sont celles de l'Outaouais, Nord-du-Québec, Laurentides, Nunavik et Terres-cries-de-la-Baie-James, toutes sous la barre des 50 spécialistes par tranche de 100 000 habitants.

Canada

Sous un angle plus global, au Canada en 2008, il y avait 65 440 médecins, contre 60 612 en 2004. Il s'agit d'une augmentation de 8 pour cent, alors que la population canadienne a crû de 4,3 pour cent pendant la même période.

De 2004 à 2008, le Canada est ainsi passé de 189 à 195 médecins par tranche de 100 000 habitants.

Le ratio était demeuré «relativement stable» au Canada entre 1989 et 2004, souligne Geoff Ballinger, gestionnaire des ressources humaines de la santé à l'Institut. «Mais depuis quelques années, le pays connaît une augmentation soutenue du nombre de médecins en exercice», précise-t-il.

Et la situation semble en voie de s'améliorer encore. «Nous assistons en outre à une hausse du nombre d'inscriptions dans les écoles de médecine canadiennes, ce qui porte à croire que le nombre de médecins peut continuer d'augmenter au cours des prochaines années», signale M. Ballinger.

Femmes et migration

Par ailleurs, la féminisation de la profession se poursuit à un rythme soutenu.

Ainsi, de 2004 à 2008, le nombre de médecins de sexe masculin a crû de 3,8 pour cent au Canada, pendant que celui des médecins de sexe féminin croissait de 16,3 pour cent.

Le Québec continue par ailleurs d'être parmi les provinces qui perdent plus de médecins qu'elles n'en gagnent.

Ainsi, de 1998 à 2008, l'Alberta et la Colombie-Britannique ont enregistré un gain net de médecins chaque année, en raison de la migration des médecins entre les provinces.

À l'opposé, le Manitoba, la Saskatchewan, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador ont subi chaque année une perte nette de médecins.