Le gouvernement québécois ne regarde pas à la dépense, même s'il estime que le virus A(H1N1) devrait coûter quelque 200 millions de dollars à l'État, affirme le ministre de la Santé, Yves Bolduc.

Le ministre faisait le point sur la pandémie de grippe A(H1N1) lors d'une conférence de presse, samedi matin, à Québec.

Au sujet du coût des opérations mises en branle, il a précisé: «Le prix n'a pas d'importance. On va donner tous les soins nécessaires pour avoir la meilleure efficacité au niveau de la population, en terme de soins, en terme de vaccination».

On dénombre maintenant sept décès liés au virus A(H1N1) au Québec. Cinq de ces personnes souffraient d'une condition médicale sous-jacente. Leur moyenne d'âge est de 64 ans.

Au total, 579 personnes ont été hospitalisées en raison du virus depuis le 30 août. Près de 400 l'ont été au cours de la dernière semaine. Les personnes hospitalisées sont de tous âges. Parmi elles, 76 ont dû être traitées aux soins intensifs et leur moyenne d'âge est de 43 ans.

Réagissant à la nouvelle publiée par le quotidien La Gazette selon laquelle des personnes ayant effectué des dons importants à l'Hôpital général juif de Montréal ont été vaccinées, il a néanmoins cherché à tempérer la situation: «Il n'y a eu aucune autorisation de passe-droit qui a été faite. Ce sont des cas anecdotiques que l'on déplore. (...) Sur 800 000 vaccinations, ça ne touche que quelques centaines de personnes. Il faut s'attendre à quelques anomalies, mais ce n'est pas généralisé.»

Le ministre a tenu à préciser que sa famille, incluant ses enfants, n'avait pas encore été vaccinée, et qu'ils attendaient les séquences de vaccination établies.

Considérant que près de 16 pour cent des personnes qui se rendent aux urgences des hôpitaux présentent des symptômes grippaux, les autorités sanitaires rappellent à la population de plutôt se rendre aux cliniques réservées à la grippe. Vingt-six cliniques supplémentaires seront ouvertes lundi, dont 14 à Montréal.

La directrice de l'organisation des services médicaux de première ligne, la Dre Yolaine Galarneau, a tenté de se faire rassurante: «On a un virus qui n'a pas changé, qui est toujours fort contagieux mais qui est peu virulent. Donc qui atteint beaucoup de gens, avec une intensité très faible.»

L'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) déplore que les personnes âgées de plus de 65 ans ne fassent pas partie des groupes prioritaires de vaccination, même si le gouvernement a révélé ce matin que l'âge moyen des personnes décédées est de 64 ans.

La présidente de l'Association, Madelaine Michaud, indique que de nombreux aînés comprennent mal pourquoi ils sont habituellement vaccinés parmi les premiers dans le cas de la grippe saisonnière, mais pas pour la grippe A(H1N1), en particulier s'ils sont atteints d'une maladie chronique.

Sans exiger de passe-droit, l'Association souhaite recevoir des explications plus convaincantes pour justifier l'exclusion de ses membres des groupes de vaccination prioritaires.

Lors du point de presse samedi matin, le ministre a expliqué, comme il l'avait déjà fait, que ce groupe d'âge est moins à risque car il bénéficie d'un facteur de protection parce qu'il aurait déjà été en contact avec un virus A(H1N1) ayant circulé jusqu'en 1957. Les personnes nées avant cette date auraient développé une certaine immunité.