À quelques jours de l'ouverture de ses centres de vaccination, l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal avise sa population que seul le premier groupe jugé «à risque» pourra obtenir le vaccin vendredi prochain. Les centres de l'île ne devaient au départ refuser personne, mais la cohue dans d'autres régions du Québec les amène à se raviser.

«On s'en tient à nos priorités, et on va refuser ceux qui ne sont pas dans ces priorités. On va les inviter à revenir ultérieurement», a affirmé Monique Laganière, porte-parole de l'Agence.

 

Elle a ajouté que l'application de cette mesure plus restrictive reste à préciser. «Ça, c'est le défi, a-t-elle dit. On discute actuellement de la façon dont on va procéder.»

Au cours des derniers jours, l'affluence de personnes jugées non prioritaires et provenant de régions extérieures a provoqué la fermeture prématurée de deux centres en Montérégie. Dans les Laurentides, plus de 2000 personnes se sont présentées jeudi au centre de Deux-Montagnes, où il n'y avait que 800 doses disponibles.

Cette situation amène les deux régions à resserrer elles aussi le triage avant le vaccin. À l'instar de Montréal, seuls les groupes prioritaires y sont désormais vaccinés. Mais devant l'affluence de Québécois provenant d'autres régions, elles ajoutent une restriction: seule leur population pourra obtenir un vaccin.

«Cette semaine, il y a des gens qui se sont vu refuser la vaccination parce que nous n'avions plus de doses. Les gens étaient en colère, les gens refusaient de partir. Ça ne s'est pas nécessairement passé de la façon dont on l'aurait souhaité», a expliqué la Dre Jocelyne Sauvé, directrice de la santé publique en Montérégie, ajoutant que des personnes venant de l'Outaouais, de Montréal et de Laval ont réclamé un vaccin.

«On se fiait au sens du respect de la population, a ajouté Myriam Sabourin, responsable des relations avec les médias pour l'Agence de la santé et des services sociaux des Laurentides. On s'est cependant rendu compte jeudi que beaucoup de personnes se montrent indisciplinées. Dans certains centres, plus de la moitié des gens qui attendaient n'étaient pas de la région, ou encore ne faisaient pas partie d'un groupe prioritaire.»

Horaires décalés

Les agences débordées croient que deux facteurs sont à l'origine des récents débordements. D'abord, la mort d'un garçon de 13 ans en Ontario des suites de symptômes d'allure grippale a inquiété la population. De plus, l'ordre de priorité varie d'une région à l'autre.

Les centres des Laurentides vaccinent tous les groupes prioritaires jusqu'au 15 novembre. Beaucoup de personnes sont concernées en même temps par cet appel. À Montréal, les groupes prioritaires se succéderont jusqu'au 7 décembre.

La clientèle non prioritaire sera donc vaccinée dans les Laurentides trois semaines avant celle de Montréal. D'où l'envie, pour plusieurs Montréalais, de se rendre plus au nord pour obtenir le vaccin.

«On a des centres hospitaliers où il y a beaucoup de grands malades. C'est une opération qui est très longue à faire, a expliqué Mme Laganière, de l'agence montréalaise. Il faut fonctionner en tenant compte du nombre de doses qui nous arrivent. Mais tout le monde sera vacciné.»

Pour les horaires détaillés: www.pandemiequebec.gouv.qc.ca